Voilà près d’une centaine d’années que l’igname, qui a besoin de terres sableuses et sans cailloux, est cultivée sur des exploitations proches de Blois. Chez Olivier Cadoux, agriculteur à Saint-Claude-de-Diray (Loir-et-Cher), ce tubercule est présent depuis les années quatre-vingt. « J’ai dû réduire un peu la surface à cause des nématodes à galles présentes dans le sol », précise-t-il. Désormais, l’igname reste deux ans consécutifs sur une même parcelle puis il est suivi de 6 ans de céréales afin de couper le cycle du ravageur.

Les plus petites ignames récoltées servent de plants l’année d’après. Les racines sont plantées manuellement fin mars début avril dans des sillons de 10 cm de profondeur, tous les 1,75 m. Les lianes, qui ressemblent à du liseron, sont ensuite palissées.

Aucun phyto

Cette plante tropicale demande des sols riches en matière organique. Il apporte ainsi près de 80 unités d’azote, 150 de potasse et 50 de phosphore. Mais elle nécessite aussi 25 mm d’eau par semaine de la fin de juillet jusqu’à la récolte, en automne. Une sous-soleuse est alors passée et les tubercules retirés à la main.

S’agissant d’une culture « orpheline », aucun traitement n’est homologué. Les ignames sont donc binées manuellement. « Si elle nécessite en tout 600 à 700 heures de main-d’œuvre, cela reste une culture rentable, avec en moyenne 15 t/ha à environ 2,70 €/kg », estime l’agriculteur.