À l'issue de son Conseil spécialisé "Grandes cultures " du 12 octobre 2022, FranceAgriMer a présenté son premier bilan de maïs grain validé pour 2022-2023. L'été 2022 y laisse ses traces.
" La production est largement revue en baisse d'une année sur l'autre", indique Paul Le Bideau, adjoint au chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer. Ainsi, elle s'établirait selon l'organisme à 10,375 millions de tonnes ; en baisse de 28% par rapport à 2021-2022. L'AGPM (1) a également jugé qu'elle devrait être proche des 10 millions de tonnes, à un niveau historiquement bas. Le service des statistiques de ministère de l'Agriculture table, lui, sur 11,4 millions de tonnes.
Exportations françaises : -39% sur un an
Amidonnerie, éthanoleries, alimentation animale... Les utilisations domestiques sont toutes attendues en baisse sur un an (-16% en moyenne à 5,7 millions de tonnes). On retrouve la même tendance, avec un niveau encore plus marqué, sur les prévisions d'exportations vers l'Union Européenne (-39% à 3,0 millions de tonnes), et vers les pays tiers (-39% à 360 000 tonnes). Les importations françaises sont également prévues en baisse (-28% à 350 000 tonnes).
"Le stock final reste au-dessus de la barre des 2 millions de tonnes pour le moment", précise Paul Le Bideau. Il est prévu à 2 005 000 tonnes à la fin de la campagne, en baisse de 10% sur un an.
Hausse des importations en Europe
À l'échelle européenne, le constat est assez similaire. "Les bilans 2022-2023 sont à prendre avec précaution car les estimations de production peuvent encore baisser", prévient Clémence Lenoir, chargée d'études économiques "grandes cultures" chez FranceAgriMer. Pour l'heure, l'organisme relaye une estimation de production de 55,5 millions de tonnes, en baisse de 23,7% sur un an.
Ce faisant, les exportations sont attendues en net retrait : - 46,7% par rapport à 2021-2022, à 3,5 millions de tonnes. Les utilisations domestiques sont attendues en baisse de 5,7%.
Contrairement à ce qui est attendu en France, les importations européennes depuis les pays tiers sont attendues en hausse de 28,7% sur un an, à 21 millions de tonnes. Cette augmentation était déjà marquée au 11 octobre, date à laquelle l'Union européenne avait déjà importé 7,8 millions de tonnes de maïs contre 3,9 millions de tonnes à la même période l'année dernière. Clémence Lenoir précise que le Brésil et l'Ukraine sont les deux principales origines de ces grains.
Contrairement à la France et l'Europe, les États-Unis et le Brésil bénéficient de conditions de cultures relativement favorables. FranceAgriMer met un peu plus de réserve sur l'Argentine et l'Ukraine.
(1) Association générale des producteurs de maïs