Les couverts présentent de nombreux avantages, tout en permettant de respecter la réglementation. Mais pour en tirer profit, il convient de faire un choix judicieux parmi les nombreuses espèces de cultures intermédiaires disponibles, seules ou en mélange (1).

Il faut prendre en compte, en premier lieu, la succession de culture. Ainsi, afin d’éviter tout risque parasitaire, mieux vaut éviter les crucifères (moutarde, radis, navette, cameline) dans les rotations courtes avec du colza, les graminées (avoine, orge, moha, seigle) avant une céréale, ou encore une composée (nyger) avant un tournesol. Les légumineuses sont à proscrire devant pois, féverole, soja et lupin.

Espèces gélives ou non

 Les espèces de couverts doivent aussi être adaptées au mode de destruction envisagé : les espèces gélives comme le sorgho, le nyger, l’avoine, la vesce, le sarrasin, la moutarde, sont sensibles à une destruction mécanique type déchaumage. Mais leur développement est moins important et il y a un risque de destruction précoce en novembre. Les couverts peu gélifs (avoine d’hiver, radis, navette, trèfle, phacélie...) sont plus difficiles à détruire, avec un risque de reprise de végétation au printemps. Mais leur développement plus important permet de piéger davantage d’azote, de mieux restructurer le sol…

 Les objectifs pendant l’interculture guident aussi le choix. Des espèces comme la moutarde, le sarrasin et l’avoine sont à privilégier pour lutter contre les mauvaises herbes et les ravageurs, tandis qu’un moha, un ray-grass italien ou du seigle permettent une valorisation en culture dérobée pour l’alimentation animale. Les associations sont, elles, très intéressantes pour un effet « biomasse » et structuration du sol mais aussi pour bénéficier des avantages de chacune des espèces. Il est, par exemple, intéressant de mélanger des espèces avec des systèmes racinaires différents (fasciculé ou pivotant), avec des ports de feuilles complémentaires pour étouffer les adventices. Choisir une espèce à installation rapide et une plus pérenne peut être pertinent, de même que d’implanter des espèces permettant de stocker de l’azote pour la culture suivante (légumineuses). À noter que les associations d’au moins deux couverts sont éligibles aux surfaces d’intérêt écologique.  

(1) Veiller à choisir les espèces autorisées si une liste restrictive a été établie dans le département.