Adoptée par le Parlement européen le 27 février dernier, la loi de restauration de la nature est loin de faire l’unanimité. La législation impose aux États membres d’instaurer des mesures de restauration des écosystèmes marins et terrestres d’ici à 2030. Avant même d’être adopté, ce texte faisait déjà grincer les dents du Copa-Cogeca. Les syndicats européens dénonçaient, dans un communiqué du 26 février 2024, un texte qui « ignore la position initiale du Parlement » et qui « remet de nombreuses dispositions irréalistes et non budgétisées au centre du règlement ».
Quel financement ?
D’après le Copa-Cogeca, le coût annuel global nécessaire à l’application de la loi de restauration de la nature s’élève à 7 milliards d’euros par an. « Soit plus de la moitié des 14 milliards de dépenses annuelles allouées à la biodiversité », écrivent les syndicats. Ces derniers craignent notamment que ces dépenses reposent sur le budget de la Pac. « Nous devons être clairs sur le fait que cette loi, si elle est appliquée, ne bénéficiera pas du soutien financier nécessaire pour la rendre viable et réussie, avec ou sans évaluation », alertent-ils.
Après son vote au Parlement, le Copa-Cogeca a réitéré ses inquiétudes dans un communiqué diffusé le 28 février 2024. « Nous continuerons de veiller à ce qu’il soit clair que sa mise en œuvre n’entraînera pas de graves problèmes pour les communautés agricoles et forestières d’Europe. […] Le Copa et la Cogeca continueront à travailler avec les gouvernements nationaux afin de garantir que cette loi imparfaite soit mise en œuvre en nuisant le moins possible aux secteurs primaires des États membres. »