« Quinze halles font partie du programme “Éleveur & engagé” et dix nouvelles vont y être intégrées en Île-de-France, annonce fièrement Damien Deschamps, chef de groupe pour les achats de la boucherie chez Metro France, lors d’une conférence de presse le 26 février 2024, au Salon de l’agriculture à Paris. Nous aspirons à un rythme de cinq bêtes par semaine en Île-de-France, de race charolaise. »

Garantir une rémunération minimale au coût de production

Une démarche en constante progression depuis l’accord établi entrele grossiste, la Fédération nationale bovine (FNB) et Jeunes Agriculteurs (JA) en 2019, dans le but de garantir une rémunération minimale au coût de production. Pour Cynthia Mérope, directrice des achats et du marketing chez Metro France, ce partenariat « entre parfaitement dans la loi Egalim. Nous avons un rôle de trait d’union entre l’amont et l’aval, qui nous engage dans la filière de la viande bovine. »

Bien qu’un lien soit déjà créé entre les parties dans le cadre de la charte origine France (développée par Metro en 2020), cette nouvelle convention de partenariat le renforce. « La démarche met en avant les indicateurs de coût de production et les prend en compte. Ces derniers existent, et sont reconnus. Ils doivent avoir force de loi. Les instituts professionnels [Institut de l’élevage, entre autres] les mettent en œuvre », affirme Patrick Bénézit, président de la FNB. L’organisation de producteurs Elvea ainsi que les abatteurs Puigrenier et EVA ont également signé l’engagement.

De la visibilité pour les jeunes agriculteurs

Jordy Bouancheau, élu national référent en bovins à viande des JA, se veut plein d’espoir quant à l’installation de nouveaux éleveurs. « La reprise d’une ferme implique de gros investissements, explique-t-il. C’est un projet sur le long terme qui nécessite de la visibilité financière à travers la contractualisation. C’est l’un des premiers leviers à mettre en place. »

Pour Patrick Bénézit, ce partenariat est un exemple à suivre. « Cela montre que c’est possible. Ce n’est pas une utopie, nous pouvons imposer un prix minimal aux coûts de production, c’est tout à fait réalisable. Les lois doivent être renforcées. » Le président du syndicat encourage Metro à augmenter les volumes.

Mais pour Damien Deschamps, un tel projet prend du temps. « Il faut que les halles adhèrent et puissent expliquer à tous leurs clients la justification des prix. Il faut également convaincre les organisations de producteurs de développer la démarche “Éleveur & engagé” dans leur région, explique le responsable des achats pour la boucherie. De plus, nos bases sont très locales, et nous essayons de ne pas superposer les démarches de qualité. » Progressivement, de plus gros volumes pourront être échangés, et la gamme pourra s’ouvrir à d’autres races. « Nous prenons le temps de construire une filière stable. »