En dix ans, les Français ont consommé 25 œufs par an et par habitant en plus, passant de 121 à 146 œufs coquilles. Une tendance haussière qui se poursuit, portée par le retour en grâce d’un aliment à la fois sain, riche en protéines et abordable. L’œuf bénéficie aujourd’hui d’une image nutritionnelle largement réhabilitée.
Le type d’œufs consommé a lui beaucoup évolué. « En grande et moyenne surface (GMS), les parts de marché ne cessent de baisser sur les œufs issus de poules en cages cage (code 3) en lien avec la transition vers des modes d’élevage alternatifs » explique Simon Fourdin, directeur du pôle Socio Économie de l’Itavi (1). Ils représentent désormais moins de 15 % de la consommation. Ce segment a vu ses parts être reprises par les œufs issus de poules élevées au sol (22,7 %, code 2) qui compensent le déclin depuis 2019.

Avant cette date, le report se faisait plutôt sur le plein air. Ces derniers conservent toutefois la première place en GMS avec 40,2 % de parts de marché en 2025. « Après plusieurs années difficiles marquées par la hausse des prix, le bio retrouve un deuxième souffle depuis l’été 2025. » Sur les 10 premiers mois de 2025, l’Itavi observe un sensible redémarrage des volumes par rapport à 2024. « Avec le contexte économique, un certain nombre d’élevages ont été déconvertis ce qui crée une situation paradoxale où certains opérateurs manquent d’œufs bio » souligne Simon Fourdin.
Des écarts de prix qui se resserrent
Autre évolution notable : les écarts de prix entre les différents modes de production se resserrent. L’œuf cage enregistre la plus forte augmentation tarifaire et atteint désormais des niveaux comparables à ceux des œufs au sol. « En juillet, le code 3 a même rejoint, voire dépassé, le code 2 dans certains supermarchés. » Cette tension s’explique par une chute de l’offre (-20,5 %), conséquence de l’engagement des distributeurs à retirer progressivement les œufs cage des rayons.
Le prix du bio se redresse et le label rouge se stabilise. Entre 2021 et 2025, les écarts de prix entre les différents modes de production se sont fortement réduits. En 2021, l’œuf bio coûtait deux fois plus cher que l’œuf cage et le différentiel de prix entre la cage et le sol était de 23 %. En 2025, le prix du bio n’est plus qu’une fois supérieur au prix de l’œuf cage et le différentiel de prix n’est que de 1 % entre cage et sol. Ce qui peut avoir un impact dans l’acte d’achat du consommateur.
(1) Institut technique de l’aviculture