« Sur le long terme, la croissance de la production mondiale de viande bovine répond à une croissance de la demande, observait Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage, lors du congrès d’Elvea France le 4 septembre 2025 dans la Saône-et-Loire. Mais elle n’est pas linéaire, il y a des années où elle augmente peu, comme en 2025. »

« La pénurie de viande fait augmenter les tarifs très fortement »

« Une des raisons est la réduction des cheptels en Europe et en Amérique du Nord. Dans ces deux zones, les prix sont d’ailleurs très hauts : la pénurie de viande fait augmenter les tarifs très fortement. Du côté de l’Argentine et du Brésil, bien qu’en hausse aussi, les prix restent très bas. L’Australie est épargnée par la sécheresse pour le moment, ce qui lui permet de produire fortement. »

« Le cheptel européen a perdu 2,5 millions de vaches entre 2016 et 2024, et la Commission européenne prévoit une baisse supplémentaire de 2,9 millions de têtes d’ici à 2035. C’est un rythme de –1 % par an pour le troupeau laitier et –0,7 % pour le cheptel allaitant. Depuis 2018, les abattages européens reculent, mais la production s’est stabilisée en 2024 en raison d’une augmentation des poids de carcasse dans beaucoup de pays. »

Caroline Monniot est agro-économiste à l'Institut de l'élevage (Idele).

« De nombreux échanges ont lieu au sein de l’Union européenne : 38 % des volumes abattus dans un pays seront échangés au sein de l’Union européenne d’ici à 2029, contre seulement 21 % en 2004. La Pologne a notamment développé son poids dans ces échanges grâce à l’engraissement de jeunes bovins dont 85 % de la production est exportée. »