Les chevaux et leurs éleveurs sont bien présents mais l’engouement des négociants a chuté d’un cran depuis l’an passé. En cause, un affaiblissement de la demande italienne, premier importateur de chevaux lourds français. « Nous venons pour vendre et les marchands n’ont pas l’habitude de repartir avec des camions vides, résume un éleveur sur le foirail de Riom-ès-Montagnes (Cantal) le 14 novembre dernier. Mais les négociations traînent un peu en longueur. La filière a visiblement perdu de son élan. »

La centaine de juments et de poulains trouvera preneur à des prix légèrement revus à la baisse par rapport à l’an passé : 2,60 à 2,70 €/kg vif pour les poulains de 18 mois, 2,70 à 2,90 €/kg vif en poulains de 6 mois et de 2,50 à 3 €/kg vif pour les juments. Les pouliches d’élevage changent de main en comptant 1 700 €/tête pour des animaux d’un et entre 2 000 et 2 200 € pour celles de deux ans. Des cours comparables ont marqué la foire traditionnelle de Maurs (Cantal) qui a réuni 412 chevaux le 24 octobre dernier et celle du 13 octobre à Chénérailles dans la Creuse.

Pression sur les prix

La consommation de viande chevaline poursuit sa diminution en France : –9,5 tonnes-équivalent carcasse et –21 % d’achats des ménages en 2023 par rapport en 2022 avec 5,2 % de foyers acheteurs (6,9 % en 2022). Une tendance comparable s’affiche en Italie où une réorientation du marché s’amorce. Les importations de chevaux de boucherie en provenance de la Roumanie et de la Hongrie augmentent en raison de prix plus attractifs par rapport aux cours français. Il semble aussi que l’importation de viande soit plus facile à gérer que celle d’animaux vifs pour le pays transalpin. Les nouvelles législations sur les transports exigeant des séparations des animaux un par un, aussi bien pour les juments que pour les poulains, compliquent de fait les manipulations et augmentent significativement les coûts de transport.