L’offre française de viande de lapin poursuit son déclin, et la tendance semble s’accentuer. Sur les cinq premiers mois de 2023, les abattages contrôlés chutent de 9,7 % par rapport à la même période en 2022. De janvier à la fin de juin, 1,3 million de femelles ont été inséminées, contre 1,43 million l’an passé. Pour Vincent Pedro, chargé de mission en économie à l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), « la baisse des abattages est à la fois imputable à la démographie des éleveurs, avec la difficulté concernant la transmission et l’attractivité des ateliers de production, mais surtout à une consommation viande de lapin en berne. En France, elle est estimée à 367 g par habitant en 2022 et s’inscrit dans une tendance baissière ininterrompue depuis les années 2000. »

Les chiffres le confirment : au premier semestre de 2023, la consommation globale de viande de lapin calculée par bilan dégringole de 8,5 %. Les achats pour la consommation à domicile paient le plus lourd tribut (–11,6 % en volume). Presque toutes les pièces se raréfient dans les assiettes des ménages : les abats (–19,9 %), les morceaux (–17,9 %), les lapins entiers (–15,7 %), les cuisses (–4 %) ou encore la gigolette (–5,8 %). Seuls les lapins demis progressent de 21,1 %. La consommation en restauration hors domicile (RHD) s’en sort à moindre mal sur la même période (lire aussi l’encadré).

Solde commercial positif

Du côté du commerce, le solde des échanges reste positif en volume et en valeur sur les six premiers mois de l’année 2023. L’excédent commercial atteint 5,5 millions d’euros, en recul de 0,17 million d’euros par rapport à 2022. « Cela s’explique à la fois par l’inflation et une forte hausse des importations », analyse l’Itavi.

Les importations ont en effet progressé de 30 % en volume et de 54 % en valeur. Les volumes en provenance de la Chine ont bondi sur un an, passant de 54 à 180 tonnes. « Il semblerait que les produits importés soient quasi exclusivement destinés au circuit de la RHD », note Vincent Pédro.

En parallèle, les exportations françaises reculent de 6,4 % en volume, pénalisées par la faiblesse des envois dans l’Union européenne (–15 %), tandis que les flux sont en hausse vers les pays tiers (+42 %), Royaume-Uni et États-Unis en tête.