« Le prix du lait versé aux producteurs européens a atteint des niveaux records en 2021 (1). On a dépassé les pics de 2007 et de 2014 en fin d’année. Une conjoncture tirée par l’envolée de la valorisation du lait transformé en beurre poudre, qui a récemment franchi la barre des 500 €/1 000 litres. Sauf imprévu, il n’y a pas de raison à court terme pour que les cours redescendent. Les disponibilités en commodités laitières sont réduites, par l’absence de dynamisme de la production laitière dans les grands bassins exportateurs mondiaux.

Les hausses du prix du lait sont très importantes en Allemagne, en Belgique ou en Irlande, où la formation du prix du lait est très réactive aux fluctuations des cours des commodités. La progression est retardée et atténuée en France, notamment en raison des modalités de négociation des prix des produits laitiers avec la distribution.

Le prix du lait pourrait encore progresser au premier semestre 2022, et ainsi atteindre de nouveaux records dans l’Union européenne. L’avenir dira si de telles hausses compenseront l’envolée des charges dans les élevages laitiers, en France notamment. Sans quoi, la collecte peinera à repartir.

L’inflation sur la ressource laitière européenne ne pénalise pas la compétitivité de la France à l’export. Hausse du prix du lait et manque de disponibilités : tous les opérateurs sont logés à la même enseigne. »

(1) Moyenne annuelle à 368 €/1 000 litres, avec un pic à 413 €/1 000 litres en décembre (Commission européenne).