« Avec la sécheresse en Europe, une baisse de la production laitière était attendue, donc une hausse des prix aussi. Or, les premières statistiques montrent que, si le recul est marqué en France, la production est stable, voire en hausse dans certains pays particulièrement touchés cet été.

En Allemagne, en Irlande, ou en Pologne, les investissements des éleveurs dans la ventilation ou l’affouragement ont permis de limiter les dégâts. En conséquence, la collecte européenne s’établit à des niveaux identiques à ceux de 2017 ces derniers mois.

Pour comprendre les variations du prix du lait, il convient de s’intéresser à l’ensemble des produits laitiers, notamment au beurre.

La Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial, connaît une très bonne campagne de collecte, entraînant une baisse de son cours du beurre, qui se répercute aujourd’hui chez nous. Production européenne stable et forte disponibilité néo-zélandaise : ces fondamentaux maintiennent pour l’heure un prix du lait plutôt bas. Les conditions météo seront déterminantes dans les prochains mois dans l’hémisphère Nord. Si l’hiver est rigoureux ou que le printemps tarde, il deviendra difficile et coûteux d’affourager les cheptels. La collecte pourrait alors marquer le pas, et entraîner une hausse du prix du lait à la ferme. Cette incertitude climatique explique le succès du marché à terme EEX : la filière lait commence à s’intéresser à l’assurance-prix. »