Entre le 15 septembre et le 15 novembre 2025, « le cumul de pluie a été élevé par rapport aux moyennes sur les zones Centre, Île-de-France et ouest du Poitou, impactant les semis d’orge d’hiver dans ces régions brassicoles », note Édouard Baranger d’Arvalis. Le secteur de la Champagne a été un peu plus épargné.

Selon l’observatoire Céré’Obs de FranceAgriMer, les semis d’orge d’hiver ont cumulé environ un mois de retard cet automne. Ils se sont terminés autour du 10-15 novembre, date limite recommandée pour cette culture, ce qui a des conséquences sur le développement en sortie d’hiver. Les qualités d’implantation sont dégradées, liées aux conditions climatiques difficiles. Le cumul de températures à l’automne 2024 ayant été « proche des normales » sur la moitié nord de la France, « il n’y a pas eu de rattrapage des cultures », indique l’ingénieur.

Au 7 avril 2025, Céré’Obs estimait que 72 % de l’orge d’hiver était en conditions « bonnes à très bonnes » (contre 67 % à date en 2024). 98 % de la culture avait atteint le stade épi 1 cm, et 23 % était au stade 2 nœuds (contre 59 % en 2024).

Les conditions au printemps seront décisives. « Si elles sont favorables avec des pluies régulières sans phénomène de stress hydrique, cela peut passer, explique-t-il. En revanche, un printemps sec aura un impact sur les cultures présentant un défaut d’implantation et de développement racinaire. » Le printemps sera également déterminant pour la pression maladie. « La rouille naine arrive dans la plaine, avec la prédominance de la variété Faro » qui y est assez sensible.

Désherbage compliqué

Les adventices sont « la vraie problématique » de l’orge d’hiver. « Déjà compliqué, l’avenir n’est pas rose pour le désherbage chimique avec prochainement des retraits de molécules pivots. Cela pourrait remettre en question la culture de l’orge d’hiver dans certains secteurs à fortes pressions adventices », alerte l’ingénieur. Le flufénacet, dont le retrait a été acté par l’Union européenne, sera encore utilisable à l’automne 2025 et 2026.

Des conditions d’implantations plus favorables pour l’orge de printemps

Les conditions de semis ont été difficiles pour les orges de printemps semées à l’automne. « Certains secteurs ont eu du gel après les semis, dans des sols gorgés d’eau », rapporte Édouard Baranger. De la rhynchosporiose est par ailleurs signalée sur ces orges.

Les surfaces d’orge de printemps devraient être en hausse pour cette campagne. « L’orge d’hiver, celle de printemps semée à l’automne et le blé qui n’ont pas pu être emblavés sont en partie remplacés par de l’orge de printemps », constate l’ingénieur. Les créneaux de semis entre le 15 février et le 10 mars 2025 ont été « plutôt favorables ».

Selon Céré’Obs, 84 % de l’orge de printemps présentait un état « bon à très bon » le 7 avril 2025, soit nettement meilleur qu’à cette date l’an passé (60 % seulement en 2024). 15 % de l’orge de printemps avait atteint le stade épi 1 cm (13 % en 2024 à date), et le stade 2 nœuds débutait à 2 %.