Pour le blé et la récolte actuelle de 2023-2024, l’USDA n’a guère changé ses projections hormis pour la Russie dont les exportations devraient encore augmenter à 53,5 millions de tonnes, selon le rapport mensuel Wasde, sur l'offre et la demande mondiale de produits agricoles.
Repli des stocks mondiaux de blé
Concernant la récolte de blé à venir pour la campagne de 2024-2025, le département de l’Agriculture projette, comme attendu, un repli des stocks mondiaux de blé, à 253,6 millions de tonnes. « Les stocks baissent à l’échelle internationale mais ils augmentent aux États-Unis parce qu’il y a un meilleur potentiel de récolte cette année », a commenté Gautier Le Molgat, PDG d’Argus Media France.
La production américaine devrait atteindre 50,5 millions de tonnes, contre 49,3 millions pour la campagne de 2023-2024. L’USDA projette par ailleurs une baisse de la récolte de blé russe à 88 millions de tonnes, contre 91,5 millions pour la campagne précédente.
« Ils tablent sur une situation où les Russes ont un peu moins de disponibilité que ce qu’ils ont eu cette année », a indiqué Gautier Le Molgat. Les exportations de blé russe devraient ainsi tomber à 52 millions de tonnes contre 53,5 millions en 2023-2024.
La récolte de l’Ukraine devrait diminuer à 21 millions de tonnes contre 23 millions pour la campagne d’avant, impliquant des exportations plus faibles à 14 millions de tonnes au lieu de 17,50 millions.
Plutôt optimiste sur l’hémisphère Sud, l’USDA mise sur une production argentine de blé en hausse à 17 millions de tonnes contre 15,9 millions pour la récolte précédente. L’Inde aussi devrait voir sa production de blé gonfler (à 114 millions de tonnes, contre 110,5 millions en 2023-2024), selon l’USDA qui, du coup, ne prévoit pas d’importations de blé de la part de l’Inde.
Surprise sur les stocks de maïs
Pour le maïs, la campagne actuelle (2023-2024) devrait aboutir sur des réserves de 313 millions de tonnes au lieu des 318 millions prévues en avril. « Cela représente un gros repli. Cela vient des réductions prévues de production brésilienne et argentine », a noté l’expert d’Argus Media France.
Le Brésil, qui subit actuellement de graves inondations, devrait voir sa récolte de maïs tomber pour 2023-2024 à 122 millions de tonnes contre 124 millions prévus en avril et 137 millions l’année d’avant.
La production brésilienne devrait en revanche remonter à 127 millions de tonnes, projette l’USDA pour la nouvelle récolte de 2024-2025. Quant aux stocks mondiaux de maïs pour la fin de la campagne de 2024-2025, ils pourraient tomber à 312,27 millions de tonnes.
« C’est une surprise car cela se situe en dessous des attentes des opérateurs », a commenté Gautier Le Molgat. La nouvelle production ukrainienne de maïs devrait reculer à 27 millions de tonnes, contre 31 millions l’année précédente.
Vision optimiste pour le soja
En ce qui concerne le soja, le rapport mise sur une grosse production américaine, soutenue par un plus grand assolement, à 121,1 millions de tonnes contre 113,3 millions pour la récolte de 2023-2024.
L’USDA se montre optimiste pour le Brésil, premier producteur mondial d’oléagineux dont la nouvelle récolte, qui n’est pas encore semée, pourrait grimper à 169 millions de tonnes contre 154 millions pour la récolte d’avant.
La publication du rapport, montrant notamment des futurs stocks mondiaux en repli pour le blé et le maïs, faisait grimper les cours.
À la Bourse de Chicago, le contrat de référence sur le blé bondissait de 4 % à 6,6300 dollars le boisseau vers 18h25 GMT. Le maïs grimpait de 2,74 % à 4,6900 dollars le boisseau. Le soja grappillait 0,85 % à 12,1875 dollars le boisseau.