« Compte tenu des épisodes successifs de forte pluviométrie depuis la mi-octobre, les surfaces totales de céréales à paille diminueraient nettement en 2024, à 6,8 millions d’hectares contre 7,3 millions d’hectares en 2023, malgré l’augmentation des semis de printemps. »

Tel est le constat que dresse Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture ce mardi 16 avril 2024, dans sa dernière note d’Infos rapides. Cela représente une baisse de 6,1 % par rapport à 2023 et 75 000 hectares de moins que le bas niveau de 2020.

Evolutions des surfaces de céréales à paille pour la récolte de 2024 par rapport à 2023.

L’ensemble des régions est concerné par ce recul, en particulier celles de la façade atlantique. Les surfaces de blé tendre (–7,7 %) et de triticale (–8,8 %) sont les plus affectées. Les baisses observées pour le blé dur (–2,6 %) et l’orge (–2 %) sont atténuées par la hausse des semis de printemps.

Report vers l’orge de printemps

Alors que les semis sont encore en cours, les surfaces d’orge de printemps en 2024 sont estimées à 0,5 million d’hectares, en hausse de près de 50 000 ha sur un an (+10,7 %). « Délaissée dans les choix d’assolements en 2023, l’orge de printemps apparaît en 2024 comme l’une des alternatives aux cultures d’hiver qui n’ont pas pu être semées », rapporte le ministère.

Les surfaces seraient notamment en forte hausse en Nouvelle-Aquitaine (+29,9 %). Les fortes pluies du mois de mars freinent la hausse de ces surfaces par endroits. Au niveau national, la sole resterait nettement inférieure à sa moyenne de 2019 à 2023 (–17 %) et ne compenserait pas totalement le recul des surfaces d’orge d’hiver en 2024 (–6,1 %).

Recul des protéagineux aussi

Les surfaces de protéagineux (hiver et printemps) diminueraient, elles aussi : en baisse de 4,3 % par rapport à 2023 et de 5,1 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023. Seules les surfaces des régions d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine progresseraient, de respectivement 2,4 % et 2,3 % par rapport à 2023. La sole de pois (–5,6 %) diminuerait davantage qu’en féverole (–2,9 %).

En revanche, les surfaces de colza sont estimées à 1,33 million d’hectares, en baisse par rapport à 2023 (–1,3 %), mais en forte hausse par rapport à la moyenne 2019-2023 (+14,9 %).

Hausse de la sole de betterave

En 2024, les surfaces de betteraves industrielles, estimées à près de 400 000 hectares, augmenteraient de 4,9 % par rapport à 2023, année où elles avaient fortement diminué.

Estimation des surfaces de betteraves industrielles pour 2024.

« Retardés par les conditions météorologiques défavorables, les semis seraient stimulés par les niveaux de prix de la récolte de 2023 », estime Agreste. Les surfaces se rapprocheraient de celles de 2021 et 2022, restant néanmoins en baisse de 2,7 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023.

Nouvelles usines de transformations implantées

Les surfaces de pommes de terre de conservation et de demi-saison, estimées à 157 000 hectares, augmenteraient de 1,9 % par rapport à 2023 et à la moyenne de 2019 à 2023, en lien notamment avec l’implantation de nouvelles usines de transformation de pommes de terre. Cette hausse pourrait être limitée par la disponibilité des plants certifiés.

« Accentuant une tendance amorcée ces dernières années, les surfaces de pommes de terre consacrées à la féculerie (10 000 hectares) chuteraient en 2024, dans un contexte de prix peu rémunérateurs et surtout de la fermeture de l’une des deux féculeries françaises », constate enfin le ministère de l’Agriculture.