La FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’a annoncé le 4 août 2023. Son indice des prix alimentaires a rebondi en juillet de 1,3 % après sept mois consécutifs de baisse. Pourquoi ? À cause de la fin de l’accord qui permettait d’exporter les céréales ukrainiennes par la mer Noire et de nouvelles restrictions commerciales sur le riz.

Le tournesol en tête

Ce ne sont pas les cours des céréales qui ont bénéficié de la fin du corridor céréalier, mais ceux des huiles. « Les prix internationaux de l’huile de tournesol ont rebondi de plus de 15 %, souligne la FAO. Les prix internationaux des huiles de palme, de soja et de colza ont grimpé dans un contexte d’inquiétudes pesant sur les perspectives de production dans les principaux pays producteurs. »

Le non-renouvellement de cet accord négocié avec l’appui de la Turquie entre la Russie et l’Ukraine, fait peser des incertitudes sur le marché mondial. Dans une note publiée le 31 juillet dernier, la FAO prévenait que cela générerait de l’instabilité sur les marchés. La semaine dernière, par exemple, les bombardements des installations portuaires de cette zone ont agité le marché à terme européen.

La fin du corridor en mer Noire

Dans cette note, la FAO estime que le corridor a permis d’exporter 32,9 millions de tonnes de produits agricoles, et notamment :

  • 16,9 millions de tonnes de maïs ;
  • 8,9 millions de tonnes de blé ;
  • 2,1 millions de tonnes de graines oléagineuses ;
  • 1,7 million de tonnes d’huiles végétales.

Du 1er juillet 2022 à la fin de mai 2023, cet accord a représenté la moitié des exportations ukrainiennes d’oléagineux, de céréales, de légumineuses et de produits dérivés, estime la FAO. Il est venu s’ajouter aux « quelque 3 millions de tonnes exportés mensuellement » par les routes d’Europe de l’Est et le transport fluvial sur le Danube. Ce qui a permis « d’atteindre le niveau d’avant-guerre (96 % du niveau 2019-2021) ».

Les cours du blé rebondissent

Quant à l’indice des prix des céréales, il a reculé de 0,5 % par rapport au mois de juin. Cette baisse « découle de la hausse saisonnière de l’offre de maïs issue des récoltes en cours en Argentine et au Brésil et de l’augmentation attendue à un plus haut niveau de la production aux États-Unis, précise la FAO. Les prix internationaux du blé ont grimpé de 1,6 %. » C’est leur première hausse sur un an en neuf mois, du fait des incertitudes pesant sur les exportations ukrainiennes et du temps sec persistant en Amérique du Nord.