« Compte tenu des besoins en nourriture des pays les plus nécessiteux, des options sont en cours d’élaboration pour permettre des livraisons de céréales russes […], a indiqué le Kremlin ce 2 août 2023, résumant les propos que Vladimir Poutine a tenus à Recep Tayyip Erdogan, le président turc, lors d’un entretien téléphonique. Il existe une volonté de coopérer dans ce domaine avec la Turquie. »
La Russie ne veut plus de l’Initiative mer Noire
Malgré les demandes répétées de la Turquie et de l’ONU, la Russie a refusé de prolonger en juillet l’accord qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses céréales via la mer Noire, le Kremlin estimant que les dispositions devant permettre ses exportations de grains et d’engrais n’avaient jamais été mises en œuvre. Vladimir Poutine a réitéré ce mercredi au téléphone son refus de relancer cet accord.
À la fin de juillet, le président russe avait promis de livrer à plusieurs pays africains gratuitement des céréales, malgré les sanctions qui depuis le début de l’assaut russe contre l’Ukraine paralysent le transport maritime depuis et vers la Russie. En parallèle, la Russie bombarde désormais aussi les infrastructures portuaires nécessaires aux exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire et le Danube.
Éviter « toute escalade des tensions dans la guerre »
Signe de leurs désaccords sur ces dossiers, le président turc a appelé son homologue russe Vladimir Poutine à éviter « toute escalade des tensions dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine ». Il a souligné que l’accord céréalier enterré par le Kremlin était « un pont vers la paix ». Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, malgré leurs différends, ont vanté ces dernières années leur capacité à trouver des compromis, mais la Turquie semble avoir pris des distances ces dernières semaines.
Pour Recep Tayyip Erdogan, qui fut l’un des négociateurs de cet accord en mer Noire, et l’un des garants avec les Nations unies, « l’arrêt prolongé de l’Initiative de la mer Noire ne profitera à personne et les pays ayant besoin de céréales et à faible revenu souffriront le plus ». Il a fait valoir que « les prix des céréales avaient diminué de 23 % quand le corridor fonctionnait », entre le 1er août 2022 et le 17 juillet à minuit et qu’ils « ont augmenté de 15 % au cours des deux dernières semaines ».