« Le maïs est sous pression depuis novembre, explique Arthur Boy, chargé de mission en économie à l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Le corridor maritime, renouvelé deux fois, et en passe de l’être encore, a en effet permis à l’Ukraine, premier fournisseur de maïs de l’Union européenne, de retrouver un rythme d’exportations quasi normal. L’Union européenne a de plus mis en place des corridors de solidarité par voie terrestre. »

« Avec un prix très compétitif comparativement aux autres céréales fourragères, les importations européennes devraient donc battre un record de près de 25 millions de tonnes, estime Arthur Boy. L’autre grand facteur de baisse, c’est le renforcement de l’euro par rapport au dollar, ce qui rend le maïs importé, notamment ukrainien, encore plus compétitif. Les exportations de céréales, en particulier de blé, sont défavorisées et par ricochet cela fait pression sur le maïs. »
« Alors que depuis la fin de 2020, le bilan mondial était tendu, la demande en maïs devrait être moindre. Une récolte record est attendue au Brésil (de 125 à 130 millions de tonnes) ainsi qu’une forte hausse des surfaces aux États-Unis, premier producteur et exportateur mondial. Le cours du maïs est donc passé de 310 €/t sur Euronext en novembre, à environ 230 €/t actuellement : une situation de ciseau de prix, avec des charges (engrais, gasoil, électricité…) qui restent élevées. »