La production mondiale de blé de 2023 atteindrait 784 millions de tonnes, selon les premières estimations publiées par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le 3 mars 2023. Elle monterait sur la deuxième marche du podium des récoltes jamais enregistrées, 10,6 millions de tonnes derrière la récolte record de 2022.

Des prévisions de bon augure

Grâce aux conditions climatiques favorables annoncées dans l’Union européenne en 2023, les surfaces emblavées en blé seraient similaires à celles de 2022. Pour 2023, la FAO prévoit une production totale de 136 millions de tonnes contre 134 l’année précédente.

Aux États-Unis, encouragés par des prix élevés, les agriculteurs ont semé davantage de blé d’hiver, les surfaces atteignant leur plus haut niveau depuis 2015. Le temps sec reste une préoccupation dans les plaines centrales, mais les prévisions de pluie dans certaines régions sont rassurantes. Ces précipitations permettent d’envisager une augmentation de la production par rapport à 2022.

En 2023, la récolte américaine s’établirait à 51 millions de tonnes, soit une hausse de 5,9 millions par rapport à la campagne précédente. Au Canada, les agriculteurs réagissent aussi « positivement aux prix élevés des céréales », et la superficie semée en blé devrait dépasser la moyenne en 2023, d’après la FAO.

En Inde, « les programmes d’aide des pouvoirs publics ont encouragé les agriculteurs à maintenir une superficie emblavée quasi record », explique la FAO. Au Pakistan, les emblavements devraient être dans la moyenne. La diminution des inondations couplée à l’aide du gouvernement a favorisé l’accès aux terres et aux semences. Grâce aux bonnes conditions météorologiques dans les deux pays, « les récoltes de blé de 2023 devraient dépasser la moyenne quinquennale », avec 112 millions de tonnes produites en Inde et 28 millions de tonnes au Pakistan.

De mauvaises perspectives en Ukraine

Quant à l’Ukraine, sa récolte subira la guerre de plein fouet. Le pays rencontre des difficultés financières et beaucoup d’infrastructures sont endommagées. Les champs sont également inaccessibles dans certaines régions. La FAO anticipe une diminution de 40 % en glissement annuel des superficies de blé pour l’année 2023 et une production de blé inférieure à la moyenne.

La production de blé de la Fédération de Russie reculerait en 2023. Ce phénomène est dû aux « conditions météorologiques plus sèches que la moyenne dans les régions du Sud et d’un recul des semis d’hiver sur fond de tassement des prix intérieurs », estime la FAO.

En Afrique du Nord, les déficits pluviométriques ont impacté négativement les cultures au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Ce phénomène a affaibli les perspectives de production de blé en 2023. La production avait déjà diminué les années précédentes.

Une reprise modérée des semis de blé est prévue de blé est prévue au Royaume-Uni, en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord. Au final, la production devrait chuter d’environ 14,4 millions de tonnes en 2023.