« La Confédération paysanne nationale a aujourd’hui pris la décision d’appeler l’ensemble des structures départementales à exprimer leur solidarité au mouvement, à se mobiliser et à porter des solutions durables de sortie de crise et de système. » Voilà ce qu’annonce le syndicat ce 24 janvier 2024 dans un communiqué de presse diffusé en fin de journée après la réunion de son comité national.
« Le problème de la rémunération du travail paysan est profond »
« La colère exprimée est légitime, tant le problème de la rémunération du travail paysan est profond », affirme l’organisation reçue hier par le Premier ministre Gabriel Attal. Alors que plusieurs Confédérations paysannes départementales étaient déjà mobilisées sur le terrain, la décision de notre comité national va amplifier cette mobilisation » à l’œuvre depuis plusieurs jours.
La Confédération paysanne annonce que sa mobilisation prendra différentes formes, en fonction du contexte local. Le mot d’ordre est : « Un revenu digne pour tous les paysans et paysannes » et « Rompre avec le libre-échange ». Selon le syndicat, plusieurs dizaines de départements ont déjà prévu de se mobiliser « pour obtenir des solutions concrètes pour tous les paysans et paysannes ».
Des manifestations dès demain
L’organisation annonce des manifestations dès demain à l’initiative de ses antennes du Rhône, de la Loire-Atlantique et du Var. Vendredi, ce sera dans les Pyrénées-Orientales, et ce week-end en Bretagne et dans le Calvados… « Nous demandons donc d’urgence une loi interdisant tout prix agricole en dessous de nos prix de revient et la fin immédiate des négociations d’accord de libre-échange. »
Concernant les revendications, la Confédération paysanne reconnaît qu’une « simplification administrative est nécessaire car beaucoup de procédures administratives et de normes sanitaires sont inadaptées à la réalité de nos fermes. Mais ne nous trompons pas de cible. La demande de la majorité des agriculteurs et agricultrices qui manifestent est bien celle de vivre dignement de leur métier, pas de nier les enjeux de santé et de climat ou de rogner encore davantage sur nos maigres droits sociaux. »
Pas de récupération politique
La Confédération paysanne prévient également qu’elle refusera « sur le terrain […] toute forme de récupération de nos colères pour attiser le chaos, encourager le repli sur soi et in fine poursuivre la fuite en avant d’un système qui nous met en concurrence les uns contre les autres. Nous appelons également à des mobilisations pacifiques respectueuses des personnes, des biens publics et exemptes de racisme, sexisme ou toute autre forme de discrimination. »
Parmi ses revendications, le syndicat cite :
- L’instauration de prix garantis pour les produits agricoles ;
- La mise en place de prix minimum d’entrée sur le territoire national ;
- L’accompagnement économique à la transition agroécologique à la hauteur des enjeux ;
- La priorité à l’installation face à l’agrandissement ;
- L’arrêt de l’artificialisation des terres agricoles.