« Pas de panique ! » Se souvenant des razzias dans les supermarchés en mars, les industriels de l’agroalimentaire se sont dits « sereins » et « capables » de nourrir les Français reconfinés sans risque de pénurie. Une annonce qui fait suite à l’allocution d’Emmanuel Macron le mercredi 28 octobre 2020 au soir, le secteur de l’agroalimentaire ayant déjà augmenté ses cadences de production de pâtes et autres aliments de base depuis deux semaines.

 

« La chaîne alimentaire a tenu et elle tiendra »

Alors que fleurissent sur les réseaux sociaux les premières photos de rayons dévalisés, le président de l’Association des industries de l’agroalimentaire (Ania), Richard Girardot, a affirmé que « personne ne manquera de nourriture ». Et ce, pendant toute la durée du nouveau confinement annoncé hier soir par Emmanuel Macron et qui débutera ce vendredi 30 octobre pour durer jusqu’au 1er décembre 2020, face à la recrudescence de l’épidémie du Covid-19.

 

 

 

« La chaîne alimentaire a tenu et elle tiendra », a assuré Richard Girardot à l’AFP, s’inquiétant néanmoins de la logistique et des transports. » Les industriels se sont mis à accélérer de nouveau les rythmes de production de pâtes et produits de base depuis le couvre-feu il y a deux semaines, et la distribution a augmenté ses stocks.

 

Certains avaient anticipé dès la saison de cueillette des fruits en gonflant leurs stocks de fruits en conserve et compotes », a-t-il ajouté. D’autres ont formé des équipes d’intérimaires-remplaçants pour pouvoir remplacer au pied levé des salariés malades.

 

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La meunerie et les boulangeries anticipent

Actuellement, parmi les produits fortement demandés par une population moins mobile, les industriels citent le « fromage à raclette » et les « charcuteries tranchées ». Des sociétés comme le groupe laitier Savencia ou l’industriel de la charcuterie Aoste ont dû ouvrir de nouvelles lignes ces derniers jours.

 

« Pour garantir l’approvisionnement alimentaire sur l’ensemble du territoire national », la Confédération paysanne a, de son côté, souhaité mercredi que le gouvernement « ne reproduise pas la même erreur qu’en mars dernier » et « maintienne » ouverts les marchés alimentaires de plein air.

 

Dans la meunerie, on entend éviter les images de rayons de farine vides : « La grande distribution nous appelle pour savoir si on a du stock au cas où… », a indiqué à l’AFP Karine Forest, de la minoterie Forest, dans la Saône-et-Loire.

 

« Ça fait deux, trois jours que la farine part un peu plus vite et, j’imagine, les pâtes et tous les produits de première nécessité », a-t-elle témoigné, indiquant avoir « recommandé des petits sachets pour anticiper », sachant qu’un sachet sur deux pour le conditionnement des paquets de farine d’un kilo vient de l’Allemagne.

 

Pour les artisans boulangers, qui risquent de voir s’effondrer une nouvelle fois les ventes de sandwichs, salades et pizzas, « on est en train de faire du stock de sachets de deux kilos, pour qu’ils puissent vendre à leurs clients des paquets de farine » pour leurs pâtisseries maison, a ajouté Karine Forest.

 

Éviter les erreurs du premier confinement

Comme durant le premier confinement, Bercy a tenu sa première réunion de crise sur l’approvisionnement le lundi 26 octobre dernier. Étaient présents la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier Runacher, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, celui des PME, Antoine Griset, ainsi que l’Ania, la Coopération agricole et la distribution.

 

« J’ai insisté pour que plusieurs représentants des transports assistent à ces tables rondes régulières, ainsi que les représentants des marchés de gros, car la leçon que nous avons tirée du dernier confinement était que le transport était la base de tout pour nourrir les populations », a déclaré le président de l’Ania, Richard Girardot.

 

« On a beaucoup appris du précédent confinement, ce qui n’empêchera pas qu’il y aura certainement des morts aussi dans notre industrie, même si notre secteur s’en sort plutôt bien par rapport à l’automobile ou à l’aviation », a ajouté Richard Girardot, en citant notamment « les microbrasseries » comme secteur en difficulté.