La Coordination rurale et l’OPG (Organisation des producteurs de grains, branche de la CR) ont envoyé le 11 mars à Bayer un courrier lui demandant « la réévaluation de l’indemnité forfaitaire proposée aux agriculteurs victimes de la contamination » de semences de colza par l’OGM GT 73.

 

Dans un communiqué de presse paru ce jour, le syndicat estime en effet que « le forfait indemnitaire de 2 000 €/ha (négociable au cas par cas) proposé par Bayer aux agriculteurs a été calibré pour une destruction automnale mais il est souvent insuffisant pour une destruction printanière, en particulier dans les régions à bon potentiel agronomique. »

« Préjudice moral plus élevé »

Pour la CR et l’OPG, la perte de chiffre d’affaires sur colza, les possibilités de choix réduites d’une culture de remplacement, ses difficultés d’implantation et l’impact négatif sur la culture suivante amènent à un « préjudice moral plus élevé ».

 

Dans les Hauts-de-France par exemple où le potentiel du colza peut atteindre plus de 45 q/ha, certains agriculteurs touchés vont être contraints de faire du maïs, en tout cas dans les terres non séchantes. L’utilisation à l’automne sur colza d’un herbicide racinaire notamment les empêche d’implanter d’autres cultures. « Mais un blé de maïs a un potentiel moindre qu’un blé de colza, d’autant plus qu’il ne faudra pas labourer la parcelle comme le prévoit le protocole, détaille un agriculteur de la CR installé dans les Hauts-de-France. On cumule les handicaps et on ne veut pas être payés sur la même base que ceux qui ont détruit plus tôt. »

 

La CR et l’OPG jugent par ailleurs que « le procédé de l’accord transactionnel et la discrétion qui l’entoure ne concourent pas à ce qu’une aide adéquate puisse être apportée aux agriculteurs qui en auraient besoin ».