Il y avait comme un air d’Italie le 31 août dernier, sur une parcelle de la Marne, lorsque le Maga de Gaspardo est entré en action. Dans un champ non labouré et sur un sol bien rappuyé, nous avons semé 5 ha de colza à 7, 8 puis 10 km/h. L’écartement entre rangs était de 45 cm. La mise en route ainsi que les principaux réglages ont été réalisés avec l’aide d’un technicien de la marque. Notre semoir était emmené par un New Holland T 7.235 prêté par les établissements Ravillon. La consigne était de placer la graine à 2,5 cm de profondeur et de viser un écartement de 6,3 cm, soit 350 000 pieds/ha. Cet essai a été réalisé dans la continuité de celui que nous avions mené en Allemagne en 2016 (lire notre dossier dans La France agricole du 19 mai 2017). Maschio Allemagne n’avait pas souhaité y participer. Pour autant, la filiale française a tenu à nous mettre un appareil à disposition pour les semis de colza.
Le constructeur italien, dont l’offre de semoirs monograines est vaste, nous a confié le Maga MTR. Il dispose notamment de la fertilisation ainsi que de l’écartement entre rangs variables. La modification de l’écartement se fait avec un système de tringles et de cales à déplacer. Pour le repliage, les éléments se rétractent sur le châssis, et les extensions de poutres se replient. Tout est hydraulique et se commande grâce à un petit boîtier en cabine. Cependant, il faut descendre pour verrouiller mécaniquement les parties repliées. Il en va de même avec les traceurs qui nécessitent une petite manipulation pour passer du mode route au mode travail (et inversement du mode travail au mode route).
Conception
> Distributions et trémies. La trémie affiche un beau volume de 60 l. Cependant, la hauteur de remplissage culmine à 1,30 m. Le gros avantage de la distribution, c’est son entraînement électrique qui offre une facilité de réglage. La distribution s’effectue par dépression avec une turbine entraînée par la prise de force. Nous réglons le régime de prise de force pour atteindre la dépression souhaitée (-45 mbar pour du colza). Le disque est entraîné par le milieu. Pour y accéder, il faut ouvrir le dispositif de soufflerie. L’opération est assez simple, mais le changement du disque (notamment pour l’enlever) requiert un peu plus de dextérité. Juste à côté, on retrouve le sélecteur de double, réglable sur 12 positions. Pour ajuster la dose, pas besoin de se salir les mains, il faut simplement faire un peu de maths. En fonction de la densité souhaitée, on entre l’espacement entre graines dans le terminal. Ce dernier réalise le reste avec les moteurs électriques. Le terminal tactile et Isobus est le Touch 800 fourni par Müller. Son interface est bien claire, et regroupe les informations principales. Au travail, un témoin visuel permet de contrôler le bon fonctionnement de chaque rang. Dans le cas contraire, un bip retentit. Il nous est possible de modifier la dose à l’aide de touches « + » et « − » à tout moment grâce à l’entraînement électrique.
> Disques ouvreurs et enterrage. L’élément semeur Maschio est conçu comme beaucoup de ses concurrents avec deux disques ouvreurs en V. Ces derniers sont bordés de chaque côté par une roue de terrage. Elles fonctionnent de pair avec un système de balancier pour mieux suivre le terrain. Le réglage de la profondeur s’effectue avec une manivelle à l’arrière de l’élément. Un repère gradué de 1 à 6 correspond à la profondeur de réglage. Il s’est révélé assez précis. Deux roulettes en caoutchouc montées en V assurent le rappui sur le rang. Leur pression au sol se règle selon 6 positions. Afin de régler la pression de l’élément sur le sol, il faut tendre ou détendre le ressort placé sur le parallélogramme. Cette action est réalisée avec une tige filetée et un système d’écrous, contre-écrou placé au bout du ressort de tension. Une clé est donc indispensable pour faire ce réglage.
Résultats
Nous sommes retournés sur la parcelle le 25 septembre, soit 25 jours après le semis. Les conditions de levée étaient satisfaisantes. Nous avons réalisé des comptages à trois endroits dans la parcelle, qui correspondent aux trois vitesses différentes (7, 8 et 10 km/h). Nous avons considéré qu’il y avait un « double » lorsque l’espacement entre deux plantules était inférieur à 0,5 fois l’espacement réel, et un « manque » lorsqu’il était supérieur à 1,5 fois l’espacement réel. Un manque ne signifie donc pas forcément que la graine est absente, mais qu’elle a été déposée trop loin. L’écart-type de l’espacement réel correspond à la précision d’espacement. Les manques et les doubles ne sont pas pris en compte dans la précision d’espacement. Malgré un pourcentage de double et de manque un peu élevé, la moyenne et l’écart-type étaient bons et variaient peu avec la vitesse. L’agriculteur contacté dernièrement estime que la culture est bien implantée et plutôt homogène.