Ces dernières campagnes, les insectes ravageurs ont fortement impacté la culture de colza, et ce d’autant plus que les implantations ont été souvent problématiques. Le charançon du bourgeon terminal et les larves d’altises, deux insectes rencontrés au début du cycle de la culture, sont parmi les plus préjudiciables, notamment parce qu’ils se révèlent résistants aux insecticides de la famille des pyrétrinoïdes.

Dans ce contexte, Terres Inovia propose une nouvelle règle de décision sous forme de tableaux (lire ci-contre). Cette dernière intègre désormais le risque agronomique car la nuisibilité des insectes reste dépendante de la dynamique de croissance du colza.

Il est ainsi essentiel de prendre en compte trois éléments. Premièrement, est-ce que la biomasse est suffisante au moment de la prise de décision ? Deuxièmement, la croissance du colza au cours de l’automne est-elle continue ou non ? Troisièmement, l’arrêt de croissance hivernal du colza risque-t-il d’être long ? « Un risque “a priori” peut être estimé tôt au cours de l’automne, mais l’observation au champ au moment de la prise de décision est à privilégier car bien plus fiable », insiste à ce sujet l’institut technique.

À chaque élément à prendre en compte, un tableau correspond et aboutit à une note. En faisant la somme des trois chiffres, on obtient le risque agronomique, (fort, moyen ou faible). Il suffit ensuite de coupler ce résultat à l’évaluation de la pression d’insectes pour connaître le risque global. Par conséquent, savoir s’il est recommandé de traiter ou si l’impasse est conseillée.

Juger la pression ravageurs

Sur larves de grosses altises, et en l’absence de risque agronomique, la pression est jugée élevée, et nécessitera une intervention insecticide lorsque le seuil de cinq larves par plante est atteint. En revanche, en cas de risque agronomique fort à moyen, l’institut Terres Inovia recommande d’agir à partir de 2-3 larves par pieds ou 70 % de plantes porteuses de larves.

En ce qui concerne le charançon du bourgeon terminal, une impasse est envisagée lorsque le risque agronomique est faible de même que celui historique de présence du coléoptère.

D’autre part, un insecticide sera utilisé seulement si on a observé l’insecte dans les cuvettes jaunes ou s’il a été capturé dans le cadre des Bulletins de santé du végétal.Céline Fricotté