Les ventes de lait de vache liquide conditionné ont chuté de 27 % entre 2006 et 2021, d’après les données IRI reprises par l’interprofession laitière (Cniel). En 2020, « la réorientation de la consommation entre les circuits a été favorable aux produits de grande consommation en libre-service », comprenant les laits liquides, indique le Cniel. Cela a fait rebondir la consommation intérieure de lait, mais cette dynamique semble déjà s’effacer en 2021.
Pandémie mise à part, une crise structurelle sur le marché du lait conditionné s’est installée dans l’Hexagone. Divers facteurs peuvent l’expliquer, avec en tête « une baisse des usages en cuisine » et « l’évolution des comportements de consommation au petit-déjeuner » et au moment du goûter, explique le Cniel, sollicité sur le sujet.
« Pertes sèches »
Entre 2006 et 2021, seules les ventes de lait bio (+ 130 %) et des laits de longue conservation (LLC) aromatisés (+ 22 %) s’en sortent avec les honneurs. Cela n’empêche pas la filière bio de rencontrer des turbulences (1). Les ventes de LLC vitaminés restent stables.
Les tendances sont bien différentes dans les autres catégories : repli de 30 % pour le lait frais, de 64 % pour le LLC standard écrémé, de 36 % pour le LLC standard demi-écrémé ou encore de 91 % pour les LLC enrichis.

Dans le cas du LLC standard non bio, le repli de la consommation constitue « en grande partie une perte sèche », relate FranceAgriMer. Certains consommateurs se reportent néanmoins « vers le produit similaire de l’offre bio, puis de manière beaucoup plus marginale vers les laits végétaux et les laits spécifiques ». Ce constat émane des données du panel Kantar, en 2018.
L’évolution des fabrications françaises de produits laitiers reflète ces éléments de marchés. D’après le Cniel, « les fabrications de lait conditionné ont baissé de 13 % » quand « la collecte a progressé de 2 % » entre 2013 et 2020.
Le désamour des consommateurs pour le lait liquide conditionné ne se cantonne pas aux frontières françaises. « Nous retrouvons également ce phénomène dans d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne ou encore aux États-Unis », signale l’interprofession laitière. Les exportations en pâtissent.
(1) La France Agricole n°3927 du 29/10/2021, page 4.