« En 2020, le prix du lait standard moyen devrait s’établir autour de 330 €/ 1000 litres en France. C’est 5 euros de moins qu’en 2019 et 10 euros inférieur à ce qu’il devrait être. Le compte n’y est pas », estime Daniel Perrin, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), ce jeudi 26 novembre 2020.
À l’approche des négociations commerciales annuelles entre transformateurs et distributeurs, le syndicat tape du poing sur la table. S’il reconnaît que « les effets de la loi Égalim ont évité un séisme lié à la crise de la Covid-19 », il considère qu’il ne peut pas y avoir « deux poids, deux mesures » dans le plan de filière issu des États-généraux de l’alimentation. « Les éleveurs, quant à eux, tiennent leurs engagements sur l’environnement et le bien-être animal », souligne la FNPL.
Un prix « conforme à la loi » en 2021
Pour le syndicat, « la loi [Égalim] doit être respectée », en particulier sur la construction du prix. À partir de janvier 2021, la FNPL publiera chaque trimestre un prix du lait standard « conforme à la loi ».
« Il sera basé à 60 % sur l’indicateur du marché intérieur de 403 €/1000 l, récemment actualisé. Ce prix sera par ailleurs composé à 20 % de la valorisation beurre-poudre des trois mois précédents, et à 20 % de la valeur des produits de grande consommation à l’exportation, c’est-à-dire du prix allemand », précise Daniel Perrin. Tous ces indicateurs seront issus de l’interprofession laitière (Cniel)
> À lire aussi : Prix du lait, le marché des produits laitiers tient bon (16/11/2020)
« Mieux vivre du métier »
À la fin de l’année, une moyenne sera calculée et « pondérée en fonction des volumes livrés ». « Dans chaque région, on pourra calculer si les prix pratiqués sont conformes à la loi, au regard des mix-produits des entreprises. Nous voulons que cela devienne un outil pour les organisations de producteurs ou les administrateurs de coopératives », appuie le secrétaire général de la FNPL.
Pour Daniel Perrin, « cette action a pour unique objectif que les éleveurs vivent mieux du métier ». Le syndicaliste estime que « la rémunération des producteurs n’est pas l’ennemie du pouvoir d’achat du consommateur. Si l’on augmente d’un centime le prix d’un yaourt de 125 grammes, c’est 96 €/1 000 litres supplémentaires à la production ».