« Depuis cet été, la situation du marché des produits laitiers s’avère davantage équilibrée en termes d’offre et de demande », confirme Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière (Cniel), dans une vidéo mise en ligne par l’interprofession ce 28 novembre 2016. Après deux années de baisse, le prix à la production devrait se raffermir au cours des prochains mois, sachant que le niveau actuel s’avère pour l’instant très bas. » Selon FranceAgriMer, le prix du lait standard 38/32, primes comprises, était de 297 €/1 000 l en septembre 2016.

Hausse soutenue des prix du beurre

« Les prix des produits laitiers industriels en France et sur les marchés internationaux ont progressé au cours des dernières semaines, mais sur un rythme différent selon les produits, poursuit Benoît Rouyer. La progression est très soutenue pour le beurre. En revanche, la remontée est beaucoup plus modérée pour la poudre de lait écrémé. »

 

Ce raffermissement est lié au ralentissement de la production laitière dans les principaux bassins exportateurs, notamment en Amérique du Sud, en Océanie et en Europe. « Entre juin et septembre, la collecte européenne diminue, mais ce revirement intervient après un début d’année très dynamique, de telle sorte que la collecte a progressé de 1,5 % sur les neuf premiers mois de l’année. Sur l’ensemble de l’année, elle devrait être beaucoup plus limitée car le recul de la collecte européenne s’amplifie dans plusieurs pays, notamment en France et en Allemagne. » Selon FranceAgriMer, elle aurait reculé de 7 % en octobre et la première quinzaine de novembre par rapport à 2015.

Le retournement se confirme

« Le retournement de conjoncture amorcé cet été se confirme, et cette tendance devrait se poursuivre au moins jusqu’au printemps de 2017 », conclut Benoît Rouyer, avant de rappeler quelques chiffres destinés à montrer l’importance des débouchés potentiels à l’exportation pour la production européenne.

 

« La population mondiale compte 7,3 milliards d’individus, qui consomment en moyenne l’équivalent de 108 1 de lait par an, énumère-t-il. L’Asie est la principale zone de consommation avec 45 % des débouchés, devant l’Europe (25 %) et l’Amérique (24 %). Le poids des autres continents est beaucoup plus limité : 7 % pour l’Afrique, et seulement 1 % pour l’Océanie. Le niveau de consommation de produits laitiers par habitant varie fortement : un Européen consomme 3 à 4 fois plus qu’un Asiatique, et 5 à 6 fois plus qu’un Africain. »