«Depuis les années 1960, la disparition des chemins ruraux s’est accélérée. Ces derniers jouent pourtant un rôle important pour la faune et la flore. Qui peut dire que ces chemins délaissés ou embroussaillés aujourd’hui ne seront pas utiles à des activités humaines ou de loisirs dans les années à venir ? Ils reflètent l’identité de nos paysages et constituent de véritables richesses pour nos territoires. Ils permettent de rompre la monotonie des horizons sans vie, créée par les grandes cultures. Ils constituent des corridors de biodiversité qui ralentissent l’essorage et l’érosion des sols.

“Copinages malsains”

Même s’il existe beaucoup de lois, décrets et circulaires, il reste des trous dans la raquette. Ces lacunes permettent des occupations illégales grâce à des “copinages malsains” lorsque l’occupant est un élu local.

Notre collectif est pour un retour à l’intérêt général et au bon sens. Il y a beaucoup de non-dits autour de ces prises illégales d’intérêts. Certains reçoivent des aides européennes au titre des cultures qu’ils réalisent sur des chemins, propriétés des communes et affectées à l’usage du public ! Nous avons plusieurs remontées d’usagers constatant la passivité de certains maires face à ces captations illégales. Pourtant, ceux-ci peuvent, au titre de leur pouvoir de police, agir pour assurer la libre circulation des personnes sur ces voies.Parfois, le grignotage ou la disparition du chemin ne sont pas forcément intentionnels et peuvent être dus à la négligence. Il arrive en effet que l’occupant contrevenantexploite le chemin sans savoir que ses parcelles n’en sont que riveraines et qu’il ne lui appartient pas. Il l’a toujours vu cultivé et n’a jamaispenséà vérifier les cartes et le cadastre.

Pour faciliter l’identification, un inventaire exhaustif et strictement encadré des chemins au niveau de chaque commune pourrait être utile. Inventaire qui serait établi sous le contrôle et avec la participation des usagers, afin d’éviter de possibles manipulations. Et la véritable solution pour purger ces occupations illégales serait d’autoriser des échanges strictement encadrés. Ils se feraient sans démarches excessives et au profit d’un chemin de substitution d’une qualité environnementale équivalente au chemin échangé, avec l’avis des autres riverains, des communes et des usagers. »