En 2018, 1 460 hectares ont été touchés par des dégâts de sangliers en Moselle. Ils ont été indemnisés à hauteur de 1 185 000 €. En 2017, la surface concernée s’élevait à 2 000 ha. Avec, parfois, des cas litigieux qui restent en suspens pendant de longs mois. Dans le cadre du plan de régulation du sanglier signé en novembre 2018, les organisations agricoles ont travaillé avec le FDIDS (1) pour développer la mise en service d’un drone. Une démonstration a eu lieu le jeudi 12 septembre, au nord de Metz.

« C’est la profession agricole qui a poussé à l’utilisation de cet appareil pour la rapidité d’exécution et la fiabilité des images obtenues, souligne Marc Schlemer, vice-président de la FDSEA. Cela permet d’avoir une vision différente de celle du sol, plus précise. » Ce travail permet de faire dialoguer le monde agricole avec celui de la chasse, à l’appui de preuves irréfutables.

Grilles d’interprétation

Le drone quadrille la parcelle suivant un plan de vol prédéfini. En une vingtaine de minutes, il prend 500 à 600 photos. Un logiciel reconstitue ensuite le champ dans sa globalité. Une interprétation des images est nécessaire, car si les sangliers sont souvent la cause des dégâts, ces derniers peuvent aussi être provoqués par d’autres ravageurs ou par des accidents climatiques. « Nous travaillons sur des grilles d’interprétation, en utilisant les indices de végétation pour constituer des bases de données, explique Arnaud Steil, le directeur du FDIDS. Notre structure a investi une somme importante, près de 20 000 €, dans l’achat de l’appareil, le logiciel et les heures de formation. Le protocole que nous avons signé entre les différentes parties stipule que le drone sera utilisé, sur tous types de cultures, pour les parcelles de 20 ha et plus, les cas les plus complexes et les dossiers litigieux. »

Dominique Péronne

(1) Le Fonds départemental d’indemnisation des dégâts de sangliers est une émanation de la fédération départementale des chasseurs, régie par le droit local d’Alsace-Moselle.