À l’heure de la rentrée des classes, c’est une autre rentrée, celle de la chasse, qui se prépare. La prochaine ouverture de la saison cynégétique s’étalera en septembre selon des dates fixées par département. Elle se déroulera avec la mise en place de nouveaux quotas pour certaines espèces migratrices.
Un quota pour la caille des blés
Le prélèvement maximal autorisé est fixé pour la caille des blés à 15 individus par jour et par chasseur, selon un arrêté publié le 29 août 2025. Sa chasse est ouverte de manière anticipée depuis le 30 août à l’aide de chiens d’arrêt et de spaniels.
Après son tir, le chasseur doit enregistrer, dès qu’il est en possession de l’oiseau capturé, son prélèvement sur l’application mobile « ChassAdapt » mise en place par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) pour le suivi national des prélèvements. Il est toujours possible à défaut d’inscrire le prélèvement dans un carnet de prélèvement papier distribué par la fédération départementale.
Le retour de la chasse à la tourterelle des bois
C’est un retour cette fois-ci pour la tourterelle des bois. Après cinq années d’interdiction, la chasse à la tourterelle des bois est de nouveau autorisée avec là aussi un quota, fixé au niveau national à 10 560 spécimens, selon un deuxième arrêté ministériel publié le 29 août 2025. Chaque prélèvement de l’espèce doit être déclaré sur l’application « ChassAdapt », si le quota national est atteint, l’enregistrement sur l’application est bloqué.
Deux quotas pour les canards
Alors que la chasse sur le domaine public maritime et au marais est ouverte depuis le mois d’août, pour plusieurs espèces de canards (sarcelle d’hiver, canard souchet, canard sifflet et canard pilet notamment), deux quotas de 15 individus sont fixés en journée et de nuit pour la chasse à la hutte (ou tonne ou gabion, selon les appellations régionales). Les prélèvements doivent également être déclarés sur l’application « ChassAdapt ».
Le changement de fusil d’épaule du gouvernement
L’ensemble de ces mesures ont été prises à la suite d’un bras de fer entre le ministère de la Transition écologique et la Fédération nationale des chasseurs. « Après plusieurs jours de très fortes tensions entre le ministère de la Transition écologique et la Fédération nationale des chasseurs, au sujet de la gestion des oiseaux migrateurs, un dialogue franc et constructif a été rétabli entre Agnès Pannier-Runacher et Willy Schraen, président de la FNC », déclarait la fédération dans un communiqué le 27 juin dernier.
Lors de la consultation publique des arrêtés, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a dénoncé le 5 août 2025 « un texte scandaleusement réécrit sous la pression des lobbies cynégétiques, dans le but de poursuivre le tir d’espèces chassables en déclin au mépris du droit et de la science ». « Après avoir sacrifié la nature aux poisons de l’agrochimie avec la loi Duplomb, le gouvernement la livre maintenant aux fusils des chasseurs. La mobilisation citoyenne ne doit pas faiblir. La démocratie donne le pouvoir de se faire entendre sans armes ni tracteurs », avait ajouté Alain Bougrain Dubourg, président de la LPO.
La même LPO a obtenu le 29 août la suspension des arrêtés préfectoraux autorisant la chasse de la bécassine des marais dans le Doubs et le Jura.