Dans le cadre de l’application de la loi du 24 juillet 2019, dite « réforme de la chasse », deux décrets sont soumis à consultations publiques jusqu’au 3 mars par le ministère de la Transition écologique. Le premier est un décret sur la maîtrise des populations de grand gibier. Le second porte sur la liste des espèces concernée par la gestion adaptative..

Les mesures de gestion des populations de sangliers

Les dégâts sur les cultures dus au grand gibier sont estimés à 30 millions d’euros par an et sont essentiellement concentrés sur 15 % du territoire. Le projet de décret d’application soumis à consultation propose des outils pour améliorer la situation.

Il prévoit la mise en place de mesures sanitaires dans la gestion des enclos, une définition du nombre minimal et maximal d’animaux à prélever sur les territoires en déséquilibre sylvo-cynégétique, une interdiction des tirs sélectifs, la création d’une sanction en cas de nourrissage des sangliers, la suppression de l’autorisation individuelle de chasse anticipée ainsi que des mesures de transmission des données de prélèvements et de dégâts à l’État. Le texte prévoit aussi la mise en place d’une contribution territoriale proportionnée qui financera localement l’indemnisation des dégâts au grand gibier par les fédérations départementales des chasseurs.

La gestion adaptative pour quatre espèces

La seconde consultation porte sur le décret précisant la liste des espèces concernées en 2020 par la gestion adaptative qui consiste à ajuster régulièrement les prélèvements des espèces, en fonction de leur état de conservation et leur habitat. Plusieurs critères sont pris en compte comme le statut de l’espèce dans les listes rouges UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), l’existence d’un plan de gestion international ou d’un plan européen. Ici, le décret énonce une gestion adaptative pour une espèce de gibier sédentaire (le grand tétras), deux espèces de gibier d’eau (barge à queue noire et courlis cendré) et une espèce d’oiseaux de passages (la tourterelle des bois).

« La gestion adaptative ne devrait pas être un prétexte pour continuer à chasser des espèces déjà en mauvais état de conservation », réagit la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) dans son avis défavorable à la consultation publique.