En mars 2024, la collecte de lait de chèvre a suivi la dynamique amorcée depuis le début de l’année. Elle a accusé une baisse de 2 % par rapport à mars 2023, pour s’établir à 49 millions de litres. D’après l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, la même tendance serait constatée en avril. Les raisons de ce recul ? « Les fourrages de l’automne 2023 sont de moindre qualité. De plus, les difficultés pour réaliser l’affourragement en vert au printemps 2024, compte tenu des pluies abondantes peuvent en partie expliquer ce décrochage », avance Virginie Hervé-Quartier, agronome au service de l'économie de l’Institut de l’élevage (Idele).

Les dynamiques de collecte observées en mars ont varié selon les régions. En cumul sur trois mois, la collecte a augmenté de 5 % par rapport à mars 2023 dans les Pays de la Loire. Les autres régions productrices ont vu leur volume de collecte baisser, de 4 % pour l’Occitanie et l’Auvergne-Rhône-Alpes, et de 5 % pour le Centre-Val de Loire. Ces chiffres ne sont pas corrigés par l’effet « année bissextile » de 2024. « Si cet effet était pris en compte, la hausse dans les Pays de la Loire serait un peu moins élevée et la baisse dans les autres régions un peu plus conséquente », précise Virginie Hervé-Quartier.

Baisse des importations

En mars dernier, les importations ont reculé de 2 % par rapport à 2023. L’approvisionnement des industriels en lait de chèvre s’est ainsi établi à 53 millions de litres, soit une baisse de 2,2 %. « Dans un contexte de collecte peu dynamique et de consommation stable, les transformateurs privilégient l’utilisation de leurs stocks », explique Virginie Hervé-Quartier.

Du côté des ventes de fromages sous AOP, les volumes ont reculé de 8,2 % en février sur un an glissant. Seul le Sainte-Maure a sorti son épingle du jeu (+1,8 % sur un an) tandis que le Rocamadour reste stable (–0,3 %). « Les autres AOP caprines décrochent constate l’agronome. À titre d’exemple, le crottin de Chavignol baissé de 15 % en volume de vente depuis février 2023. »