La vidange des nappes phréatiques, initiée fin juin, s’est poursuivie en juillet, mois qui s’est caractérisé par une sécheresse importante. « Ce phénomène est habituel en cette période : les précipitations estivales génèrent rarement des pluies efficaces permettant de recharger les nappes, l’eau réussissant à s’infiltrer dans les sols étant entièrement reprise par la végétation », indique le bulletin hydrologique du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), publié le 12 août 2020.
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L’état des nappes au-dessus des moyennes mensuelles
La situation est « satisfaisante » sur une grande partie du territoire, où les nappes sont majoritairement au-dessus des moyennes mensuelles, estime le BRGM. « En juillet, les effets des pluies infiltrées durant l’hiver et le printemps restent visibles sur la plupart des nappes. Malgré l’absence de précipitation significative depuis plusieurs semaines, la situation évolue peu par rapport à juin. En effet, la sécheresse météorologique n’a que peu d’influence en période estivale sur les niveaux des nappes », précise le bulletin.
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Les niveaux sont hauts en Corse, sur le littoral méditerranéen et la façade atlantique, ainsi que de la Bretagne au bassin aquitain. La situation se dégrade cependant lentement sur certains territoires, « où les nappes réactives, car peu profondes, à circulation rapide et souvent peu étendues, sont très sensibles à l’absence de pluviométrie ». Sont concernés notamment les nappes de la craie de Champagne, des calcaires de Lorraine et du Berry, du socle du Limousin.
« La situation est moins satisfaisante pour les nappes d’Alsace, de Bourgogne Franche-Comté et d’Auvergne Rhône-Alpes. Ce constat s’explique par plusieurs hivers successifs avec des pluies déficitaires que la recharge 2019-2020 n’a pas permis de compenser », affirme le BRGM.
Poursuite de la vidange en août
Le BRGM prévoit pour le mois d’août la poursuite de la vidange, jusqu’à la période entre mi-octobre et fin novembre, où surviennent habituellement des épisodes pluviométriques abondants. « Les précipitations annoncées pour août ne devraient pas engendrer une recharge des nappes, juge-t-il. D’une part, les eaux s’infiltrant sont habituellement reprises par la végétation et, d’autre part, les orages violents prévus favorisent le ruissellement et ne permettent pas une infiltration efficace des eaux. »
« En absence de pluies suffisantes en août, intensifiant la sécheresse des sols, la demande en eau pourrait demeurer forte », ajoute le BRGM, soulignant la sensibilité des nappes réactives à l’absence de pluviométrie : « les niveaux pourraient baisser rapidement et la situation se dégrader en cas de prolongation de la sécheresse météorologique. »