Aujourd’hui, la tendance est à la cessation d’activités laitières et à la reconversion des exploitations. Dans un contexte où la production régionale est inférieure de moitié à ce qui est consommé sur place, le Criel de la Nouvelle-Aquitaine souhaite relever le défi du renouvellement des générations. Christophe Limoges, président de l’interprofession laitière régionale, se veut optimiste, malgré une baisse constante de la collecte. Car la demande des marchés est là. « Nous avons des atouts, une grande diversité des productions, des AOP. »

Il avance des solutions : développer le salariat, la forme sociétaire. « À mes yeux, elle est incontournable. Un associé, c’est plus stable. Cette formule permet à un jeune d’intégrer une société avec un minimum de capital. » Cet éleveur laitier installé en Gaec avec trois associés dans les Deux-Sèvres, tient à souligner « qu’il y a une stabilité du prix du lait par rapport aux charges de production depuis deux ans. En faisant attention dans ses investissements, on peut vivre décemment de ce métier. »

Meilleur accompagnement

Pourtant, le taux de renouvellement est à la traîne : on enregistre dix départs d’éleveurs laitiers contre deux arrivées. Comment inverser la tendance ? « Les porteurs de projets sont demandeurs de montée en compétences sur le plan technique, d’un meilleur accompagnement sur les reprises d’exploitation. Il faut aussi prendre en compte les aspects humains du métier et leurs attentes sociétales », souligne Eric Ferre, de la chambre régionale d’agriculture. Pour Michel Cassabonne, producteur laitier, « nous devons travailler directement avec les lycées agricoles et les centres de formation de manière à mieux préparer les candidats à l’installation, et développer l’apprentissage. » Autre piste évoquée par cet éleveur des Pyrénées-Atlantiques : aller vers davantage d’élevages intensifs avec plus d’accompagnement.