L’USDA a réduit d’un million de tonnes le volume de blé ukrainien envoyé à l’étranger, à 19 millions de tonnes. Il l’avait déjà amputé de quatre millions de tonnes le mois dernier. Depuis le début de l’invasion russe, les ports ukrainiens, par lesquels transitent l’essentiel des cargaisons de blé et de maïs à l’exportation, sont à l’arrêt.
> À lire aussi : Les prix du blé et du colza 2022 en forte hausse (08/04/2022)
« Quasi pas de maïs sorti »
Pour le maïs, l’USDA a soustrait 4,5 millions de tonnes pour la campagne en cours. En deux mois, le ministère américain a diminué sa prévision de 10,5 millions de tonnes, soit quasi d’un tiers (31 %). « C’est un mois de retard, a résumé Gautier Le Molgat, analyste d’Agritel. En mars, il n’y a quasi pas de maïs qui est sorti. »
« Attention, ça, c’est la vision américaine au mois d’avril, a tempéré Gautier Le Molgat. Plus le conflit dure, plus ces chiffres risquent d’être révisés à la baisse. » Globalement, les estimations d’exportations mondiales de blé, de maïs mais aussi de soja sont en nette baisse.
Dans le cas du maïs, la prévision de stocks mondiaux de fin de période a été sensiblement relevée, un phénomène lié, en partie là aussi, à la guerre en Ukraine. « L’Ukraine n’exportant pas, elle augmente ses stocks », explique Gautier Le Molgat.
> Consultezles cours du maïs sur Lafranceagricole.fr
Le blé russe en profite
Dans le cas du blé, la contraction des exportations ukrainiennes a été exactement compensée par la progression de celles de Russie. En revanche, l’USDA ne voit pas accélérer les exportations des États-Unis, car le blé américain « reste non-compétitif », selon le rapport, car à des niveaux de prix trop élevés. Au total, les stocks de blé sont annoncés en baisse.
> Consultezles cours du blé sur Lafranceagricole.fr
Du côté du soja, le rapport a réduit l’estimation de production au Brésil et au Paraguay, deux pays touchés par la sécheresse au tournant de l’année 2022, ainsi que leurs exportations. Le mouvement profite aux États-Unis, dont les prix restent compétitifs sur ce marché. « Il n’y avait pas grand-chose là-dedans, en termes de surprises », a commenté Alan Brugler, de Brugler Marketing and Management, au sujet du rapport.
Pour Dan Cekander, de DC Analysis, le rapport est plutôt de nature à faire baisser les cours, car les estimations de stocks sont supérieures aux attentes sur le blé et le maïs. Il relève aussi que l’USDA a laissé inchangés les chiffres de production de maïs et de soja pour l’Argentine, bien que le pays ait, lui aussi, connu la sécheresse.