Cela faisait un moment qu’Antoine attendait une occasion d’interpeller une personnalité engagée en faveur du véganisme. Et celle-là était trop belle pour être ratée. « Vous avez publié un livre sur votre régime végétarien, qui stipule que la plupart des terres affectées à l’élevage dans le monde pourraient être transformées pour se passer de troupeaux », lance-t-il au début de la dernière de ses vidéos, à l’attention du journaliste Hugo Clément.
Je lance un défi à @hugoclement
— Antoine Thibault (@AgriSkippy) March 4, 2019
Apparemment, ce serait simple de se passer d'élevage...
Osera t'il allier la pratique à ses théories alimentaires?... pic.twitter.com/igsEgUEEZP
Mais Antoine ne s’arrête pas là : il lance un défi au journaliste, en lui proposant cultiver une parcelle de 30 ou 50 m² au sein de l’une de ses prairies, afin de comparer leurs performances respectives en matière de calories et de protéines. « Petite précision, lance l’éleveur, travailler la terre, c’est plus compliqué que de taper sur un clavier. »
Viens cultiver à la maison
Le journaliste devra bien réfléchir s’il se lance, car dans les parcelles séchantes d’Antoine, faire pousser autre chose que de l’herbe est tout bonnement impossible. « J’ai un voisin qui a essayé les céréales, s’amuse l’éleveur, mais il s’est remis à faire de la luzerne bien vite. »
Autre contrainte : le cahier des charges. Hugo Clément ne devra utiliser aucun produit phytosanitaire, et se passer d’irrigation, tout comme Antoine. L’éleveur n’a toutefois aucun doute sur le résultat. « Il y a des terrains compliqués, en pente ou inondables, qui ne peuvent être valorisés que par l’élevage. »
Pour Antoine, les dénonciations régulières de l’agriculture trouvent leur origine dans une mauvaise connaissance des spécificités du secteur en France. « Ces gens-là ne font pas la différence entre les images spectaculaires des feed-lots américains et un élevage traditionnel qu’on peut voir chez nous. Celui-ci a pourtant clairement sa place en matière de biodiversité. »