Le 3 mars 2020, quelque 150 éleveurs, salariés de l’abattoir Sobeval, responsables professionnels et artisans bouchers ont manifesté à Périgueux pour demander le redémarrage de l’abattoir Sobeval, situé à Boulazac. L’outil est à l’arrêt depuis le 28 février 2020, date de suspension de l’agrément par le ministère de l’Agriculture. Cette décision fait suite à la diffusion d’une vidéo de l’association antiviande L214, deux jours avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture, le 20 février.
Dans l’attente du redémarrage
Gilles Gauthier, fondateur de l’entreprise, a déclaré que l’ensemble des éleveurs et fournisseurs seront payés et que l’entreprise a conservé tous ses contrats commerciaux. Celle-ci a porté plainte contre L214 et contre un faux témoignage (voir l’encadré). La priorité de la direction est la validation des corrections apportées aux procédés d’abattage et l’obtention du feu vert de la Direction générale de l’alimentation. L’abattoir est habilité pour les types d’abattage standards (70 % de l’activité), ainsi que casher et halal. Avec 3 400 veaux abattus par semaine, soit 24 000 tonnes de viande par an, il est le plus grand de Dordogne avec 450 salariés.
Un millier d’éleveurs
Son activité concerne plus d’un millier d’éleveurs dont quelque 450 ateliers de veaux de boucherie. Ces derniers sous contrat sont inquiets, comme en témoigne Pierre-Henri Chanquoi, président des JA 24 : « Grâce à son réseau, l’entreprise a trouvé en urgence des solutions pour faire abattre les veaux. Mais cela entraîne des coûts de transport. »
Tout comme les représentants de la Coordination rurale ou d’Asseldor (1) présents à la manifestation, Fabien Joffre, président de la FDSEA, craint des pertes économiques : « Si la suspension perdure, l’animal qui dépasse le poids autorisé en label, est déclassé. »
Les premières inspections des services vétérinaires ont eu lieu le 2 mars en présence de deux députés, Jean-Pierre Cubertafon (Modem) et Jacqueline Dubois (LREM). Les élus évoquaient des corrections mineures à apporter et avaient bon espoir d’une reprise rapide, du moins concernant l’activité non rituelle. Un abattage test de 50 veaux, afin d’acter ou non la remise en service, devait avoir lieu ce mardi en fin d’après midi. Au même moment, une délégation d’éleveurs était reçue à la préfecture.
(1) Association des éleveurs de la Dordogne.