« Suivre les agnelages dans notre nouvelle bergerie, c’est le paradis ! », lance Brigitte Mercier, à la tête de 320 brebis et 160 vaches charolaises avec son mari Laurent et leur gendre Valentin Chimier. Installés à Reterre dans la Creuse, ils ont donné la priorité à l’amélioration de leurs conditions de travail lors de la construction de leur nouvelle bergerie.

Le but était d’abandonner les anciens bâtiments peu fonctionnels qui occasionnaient des pertes de temps et de la pénibilité. Le défi est relevé, car aujourd’hui, de nombreuses tâches sont mécanisées. Le fourrage est distribué dans le couloir central de 4 mètres de largeur avec la dérouleuse. Des vis déversent directement l’aliment dans le nourrisseur des agneaux.

Le suivi des mises bas est plus simple, grâce aux multiples cases individuelles fixes de 1,2 m sur 1,2 m. « C’était une de nos priorités, nous ne voulions pas perdre de temps au montage et démontage », souligne Brigitte. Le choix et la disposition des claies et autre aménagement a été mûrement réfléchi en amont avec Anne-Sophie Desvilettes et Jérôme Dubouis, les techniciens de la coopérative Les producteurs de la Marche (PLM).

Des lampes dans chaque case

Ainsi, les cases sont accessibles aussi bien par l’aire paillée que par le couloir situé contre le long pan. Le fumier qui monte n’est pas un frein à l’ouverture des claies choisies (voir la photo). Chacune des cases est équipée d’une lampe chauffante fixe qui s’allume depuis le local technique. « Les gaines des fils électriques sont installées dans le béton », précise Laurent Mercier. Les interrupteurs des lampes sont toutefois regroupés sur le panneau électrique placé sur le mur du local technique.

Toutes les cases bénéficient aussi d’un abreuvoir. Tous sont tous placés au sein d’un circulateur. L’approvisionnement du râtelier des brebis isolées est toutefois manuel. Les exploitants réalisent chaque année 800 à 1 000 bottes de foin de moyenne densité de deuxième coupe de très bonne qualité destiné à ces animaux à fort besoin. Ils disposent un stock au centre du bâtiment (voir le plan). « La reprise du foin est plus facile qu’avec une balle ronde », indique Valentin Chimier.

Les deux aires paillées sont « cernées » par des couloirs pour circuler sans contraintes. « Nous avions calculé qu’il nous fallait au moins 1,1 m de largeur pour passer avec deux seaux si besoin est », précise Brigitte. Un autre petit couloir est également présent à l’intérieur, parallèle au pignon. Il est ainsi possible de déplacer n’importe quel animal d’un bout à l’autre de l’édifice. « Une personne seule peut se débrouiller, alors que c’était impossible dans les vieux bâtiments », soulignent les époux.

Deux caméras facilitent également la surveillance. Les associés se partagent les astreintes de nuit et ne se lèvent que si les animaux ont besoin d’aide. L’aménagement du local technique attenant limite aussi les déplacements. Il est entièrement isolé et dispose d’un large confort : évier, chauffe-eau, réfrigérateur, congélateur, micro-ondes, une armoire pour les médicaments… Les biberons de colostrum peuvent être préparés et apportés très rapidement. À terme après l’installation du canapé, il sera même possible de passer la nuit dans le local. Des toilettes sont déjà opérationnelles.

Deux heures de travail en moins par jour

Ces dispositions ont permis aux exploitants de gagner au moins une heure de travail le matin et une le soir par rapport aux anciennes installations. La surveillance est aussi beaucoup plus efficace et le taux de mortalité a diminué. Il se situe en dessous de 10 %. « La finition des agneaux est aussi plus rapide », ajoute-t-elle. L’âge des agneaux à l’abattage est plus faible d’une dizaine de jours.

« Cette bergerie avec toutes ses fonctionnalités est la preuve qu’il est possible de bien s’organiser et pour travailler confortablement en production ovine », appuient Anne-Sophie Desvillettes et Jérôme Dubouis.