Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, ont annoncé dans un communiqué du 26 mai 2023 le lancement d’une mission chargée d’élaborer des recommandations sur les enjeux et les évolutions du système assuranciel français face aux risques climatiques. Et ce, dans le cadre de la planification écologique portée par la Première ministre.

Des coûts additionnels estimés à 70 milliards d'euros d’ici à 2050

Face à la multiplication et l’intensification des évènements climatiques en France, les coûts d’indemnisation des pertes matérielles, agricoles ou d’exploitation explosent. Ces derniers « pourraient représenter 70 milliards d’euros de coûts additionnels au cours des trois prochaines décennies », souligne le gouvernement.

Cette dynamique pousse à réfléchir aux efforts de prévention supplémentaires qu’il reste à fournir afin de garantir, à l’avenir, l’assurabilité des particuliers, entreprises et collectivités territoriales dans les zones les plus exposées aux risques climatiques.

Les deux ministres ont ainsi confié la réalisation de cette mission à trois spécialistes de la question, à savoir : Thierry Langreney, président de l’association environnementale Ateliers du futur, Gonéri Le Cozannet, expert au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et Myriam Mérad, directrice de recherche au CNRS.

Garantir un système assuranciel face au dérèglement climatique

Articulée autour de trois axes, les travaux de cette mission porteront sur :

  • Les moyens permettant d’assurer la soutenabilité du régime français d’indemnisation des catastrophes naturelles ;
  • Le renforcement du rôle du système assuranciel dans le financement de la prévention et de l’adaptation face au dérèglement climatique ;
  • L’analyse de la contribution du cadre prudentiel et de la politique de souscription des assureurs à l’atténuation du changement climatique, et les recommandations permettant d’en accroître la portée.

Cette mission a également pour but d’analyser la pertinence de nos outils actuels d’indemnisation et de prévention des risques climatiques. Elle s’appuiera ainsi sur l’expertise des services du ministère de la Transition écologique, et notamment l’observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC), la direction générale de la prévention des risques (DGPR), le BRGM et Météo-France.

Les recommandations émises à l’issue de ces travaux seront présentées aux ministres d’ici à décembre 2023. « Une concertation large des acteurs concernés — assureurs, réassureurs, organismes de recherche, élus et représentants de la société civile — sera menée dans le cadre de cette mission », précise le communiqué.