Un projet de révision de la directive européenne de la Commission européenne sur l’utilisation durable des pesticides (SUD) a fuité à la fin de la semaine dernière. Bruxelles doit présenter ce texte officiellement le 23 mars 2022.
Que prévoit-il ? Que chaque État membre contribue, par l’adoption d’objectifs nationaux, à réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2030, à l’échelle de l’Union. La réduction est calculée par rapport à une période de référence correspondant à la moyenne des années 2015, 2016 et 2017.
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La directive pour remplacer le règlement
« Compte tenu des difficultés identifiées dans l’application, la mise en œuvre et l’exécution du SUD […], la présente proposition de règlement sur l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques (SUR) vise à remplacer cette directive […] et à mieux s’aligner sur les objectifs du pacte vert européen et de la stratégie De la ferme à la fourchette », explique la Commission dans le projet de texte.
Ses objectifs sont notamment de :
- Réduire l’utilisation et les risques liés aux pesticides chimiques, en particulier ceux contenant des substances actives les plus dangereuses, renforcer l’application et le respect de la lutte intégrée contre les ravageurs et accroître l’utilisation de solutions moins dangereuses et des alternatives non chimiques pour la lutte contre les nuisibles ;
- Améliorer la disponibilité des données de surveillance, notamment en ce qui concerne l’application, l’utilisation et les risques des pesticides, ainsi que la surveillance de la santé et de l’environnement ;
- Améliorer la mise en œuvre, l’application et le respect des dispositions légales dans tous les États membres, en vue d’améliorer l’efficacité et l’efficience des politiques ;
- Promouvoir l’adoption de nouvelles technologies, telles que l’agriculture de précision, dans le but de réduire l’utilisation globale et les risques liés aux pesticides.
Générations Futures veut faire de cette révision une réussite
« Nous attendons du gouvernement français qu’il soutienne fermement des objectifs de réduction comme cela est prévu dans le cadre du plan Ecophyto, en demandant que des objectifs contraignants par États membres soient inclus dans la directive afin de ne pas compromettre l’objectif communautaire », a indiqué le 4 février 2022, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
« On ne comprendrait que la France n’ait pas cette position au vu des déclarations faite par Emmanuel Macronlors du congrès de l’UICN (1), poursuit-il. Nos associations vont mettre toute leur énergie dans la balance pour faire de la révision de cette Directive une réussite. »
(1) Union internationale pour la conservation de la nature.