Le marché de l’orge fourragère est sous pression. Son prix est tiré par celui, très élevé, du blé. L’orge a ainsi atteint 249 €/t rendu Rouen le 26 octobre. « Le mouvement de hausse touche aussi les orges ukrainiennes (à près de 280 $/t Fob Odessa) alors que les orges australiennes restent stables (à 275 $/t Fob) », selon le cabinet Tallage.

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Demande chinoise

Le cabinet Tallage table sur des stocks de fin de campagne au plus bas depuis quarante ans ! « Les achats turcs et saoudiens récents, les chargements à destination de la Chine de quantités déjà achetées au cours des derniers mois, et les deux appels d’offres turc et tunisien en cours font s’envoler les prix », expose-t-il.

La Chine tire, en effet, fortement la demande. « Les importations chinoises ont atteint un record en septembre 2021, à 1,5 million de tonnes », note Arthur Portier, chez Agritel. La France et l’Ukraine se sont positionnées sur ce marché. Les exportations françaises vers les pays tiers sont à plus de 90 % à destination de la Chine cette année. L’Australie ne vend plus d’orge à l’empire du Milieu du fait des droits de douane imposés par le pays.

Des parts de marché ont aussi été grappillées au Canada dont la récolte est annoncée à seulement 7,1 millions de tonnes du fait de la sécheresse, contre 10,7 millions de tonnes l’an dernier. Les exportations d’orge canadienne sont déjà réalisées à plus de 50 % des objectifs et dans quelques mois : 1,6 million de tonnes contre 3,5 millions de tonnes en 2020. Il ne faudra plus compter sur cette origine en fin de campagne.

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L’Argentine et l’Australie en embuscade

L’Argentine et l’Australie auront des disponibilités au début de l’année prochaine, ce qui pourrait détendre le marché mondial. Grâce aux pluies, la production australienne est ainsi attendue à environ 13 millions de tonnes contre 9-10 millions de tonnes habituellement (13 millions de tonnes aussi en 2020).

Selon Arthur Portier, cette détente du marché ne devrait être que partielle du fait de l’absence d’importation d’orges canadiennes de la part de la Chine. Par ailleurs, le phénomène La Nina se renforce. Autre frein à la détente : la fermeté persistante du blé qui oblige l’orge à monter en sympathie.

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Isabelle Escoffier