Lors d’une rencontre avec des producteurs de café, le président de gauche a assuré ce mercredi 16 août 2023 que l’accord, en vigueur depuis onze ans, met son veto à la plantation de variétés locales de maïs. « L’accord de libre-échange avec les États-Unis l’interdit. […] Et je veux annoncer publiquement que sa renégociation commence », a anticipé le président sans donner plus de détails. Son annonce a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements des agriculteurs réunis dans la commune de Pitalito (sud).

« Pour protéger l’agriculture nationale »

Lors de la campagne présidentielle de 2022, Gustavo Petro, devenu le premier président de gauche au pouvoir en Colombie, avait proposé de modifier l’accord avec les États-Unis « pour protéger l’agriculture nationale » des produits américains à très bas prix.  « Nous importons presque tout le maïs des États-Unis et du Canada. Si je voulais remplacer ce maïs par du maïs colombien, j’obtiendrais 1,2 million d’emplois supplémentaires, c’est-à-dire de la richesse », a expliqué le président.

Ses opposants ont averti que la modification des accords pour inclure de nouveaux tarifs sur les importations impliquerait une réponse américaine similaire qui pourrait affecter la « stabilité » économique du pays. L’accord de libre-échange, en vigueur depuis le 15 mai 2012, a fait des États-Unis le principal acheteur des biens et services que la Colombie exporte et l’un des plus gros investisseurs du pays, selon les données du ministère du Commerce du pays sud-américain.

« Il faut revenir au monde de la production »

Les exportations de la Colombie, principalement du pétrole et du charbon entre autres produits miniers, aux États-Unis, se sont élevées à 14 838 millions de dollars en 2022, selon la Chambre de commerce colombo américaine. « Nous voulons sortir de l’extraction [minière], il ne nous semble pas que l’avenir de la Colombie soit là, […] il faut revenir au monde de la production, du travail », a ajouté le président.

La Colombie est liée par 16 accords commerciaux en vigueur avec 62 pays. Gustavo Petro, arrivé au pouvoir en promettant une ambitieuse batterie de réformes sociales, a rencontré pour la première fois le président américain Joe Biden à la mi-avril à la Maison Blanche.