« Il faut relever le défi de sortir de cette crise [N.D.L.R. du bio]. On est au milieu du guet, on a encore du travail », a lancé Jérôme Caillé, président de la commission agriculture biologique pour La Coopération agricole, ce 25 septembre 2025 à l’occasion du salon Tech & Bio dans la Drôme.

Depuis 2023, le nombre de coopératives certifiées bio est resté stable, elles sont environ 800 sur le territoire national. « Sur la période, nous avons eu une variation d’environ 80 coopératives, détaille Benjamin Fitoussi, responsable des filières bio pour La Coopération agricole. Autrement dit, près de 80 coopératives ont arrêté le bio : un tiers d’entre elles ont fusionné et les deux tiers ont arrêté leurs certifications. Et près de 80 coopératives se sont nouvellement engagées vers le bio ».

« Un cap clair »

Malgré ces bons signaux, La Coopération agricole veut aller plus loin. « Les coopératives croient en la bio. Nous n’attendons pas tout de l’État, souligne Jérôme Caillé. Mais on attend un cap clair ! ». À destination des pouvoirs publics et des filières, La Coopération agricole lance dix propositions sur trois thèmes : la production, la transformation et les relations commerciales, puis la consommation. L’objectif ? Accompagner la reprise du bio et construire l’agriculture biologique de demain.

La Coopération agricole entend notamment soutenir le potentiel productif existant et limiter les déconversions. Mais elle appelle également à des politiques de soutien fortes pour accompagner les nouveaux projets. « Dans les Pays de la Loire, plus de 70 % des porteurs de projet souhaitent s’installer en bio, indique Jérôme Caillé. Il faut répondre aux projets des jeunes ». La Coopération agricole incite notamment à la contractualisation qui assure les débouchés.

L’État doit prendre sa part

Les pouvoirs publics sont attendus pour faire respecter la loi Egalim qui impose 20 % de produits bio dans les cantines. « L’État ne fait même pas respecter la loi dans ses écoles, déplore Jérôme Caillé. Si on avait atteint ces 20 % , nous n’aurions pas cette crise aujourd’hui ».

« L’objectif de 21 % de SAU bio à l’horizon 2030 fixé dans le PSN [NDLR : plan stratégique national de la Pac] est dangereux à atteindre pour les marchés », prévient également Jérôme Caillé. « L’export a été un garde-fou en céréales, rappelle-t-il. Il faut aller chercher ces consommations [à l’export] ».

La communication est également l’un des points d’amélioration ciblé par La Coopération agricole. Elle entend massifier la communication élaborée par l’Agence bio et appelle à renforcer son budget via des fonds européens.