Réunis à l’Assemblée nationale, le 25 janvier 2024, des députés de la Nupes et de la majorité présidentielle ont rencontré les acteurs de l’agriculture biologique pour évoquer avec eux des pistes de sortie de la crise. À l’origine du rendez-vous, la députée Aurélie Trouvé (LFI) explique que « l’objectif est de travailler de façon transpartisane au sein de la commission des affaires économiques sur la bio puis de déposer une proposition de loi ». Quelques pistes ont d’ores et déjà été abordées par les députés et les représentants agricoles.
Des moyens financiers
« On ne peut pas conditionner les bienfaits de la bio aux fluctuations du marché, martèle Dominique Potier (PS). Les besoins de la filière, estime-t-il représente entre 1 et 2 milliards d’euros, soit 5 % des crédits affectés à l’agriculture. »
Le rôle de l’État dans la commande publique et le respect d’Egalim a également été soulevé par les députés. « Il y a un véritable problème de la demande, mais aussi de la commande publique, soulève Aurélie Trouvé. Avec un équilibre entre le prix du bio et le coût des produits ultratransformés à trouver. Quel est le rôle de l’État vis-à-vis des moyens alloués à la restauration collective ? »
Cette dernière et le député Richard Ramos (MoDem) souhaitent d’ailleurs réintroduire l’idée du chèque alimentaire — longtemps débattu par le gouvernement puis enterré récemment par Bruno Le Maire. « Le chèque alimentaire pourrait répondre au problème de la demande, explique Aurélie Trouvé. Il pourrait favoriser les achats de produits bio ou locaux. »
Promouvoir la bio
Pour Stéphane Travert (Ensemble), l’agriculture biologique subit « les contrecoups d’une image très parisienne et l’idée de n’être réservée qu’à une élite ». Selon le député, les filières bio doivent pouvoir bénéficier d’un fonds privé de communication, auquel contribueraient les industries agroalimentaires. Alors que 35 filières avaient déposé leurs stratégies dans le précédent plan ambition bio, l’ancien ministre de l’Agriculture préconise de « faire un tour des engagements pris par les filières sur le développement de l’agriculture biologique après le Salon international de l’agriculture ».
Le député Richard Ramos propose, quant à lui, de « taxer les produits ultratransformés pour redonner à la bio ». Il souhaiterait aussi que l’audiovisuel contribue aussi à la promotion du bio, au travers des émissions culinaires. D’autres outils ont également été évoqués, comme le stockage. « Il faut maintenir ceux qui sont en place et trouver des mécanismes de régulation pour vivre de façon solidaire », assure Dominique Potier.