Depuis 2021, la consommation en produits bio flanche, tandis que l’offre continue d’augmenter. Un phénomène qui inquiète les professionnels de la bio qui réclament notamment au ministre de l’Agriculture un dispositif d’aide aux producteurs.

Respecter les engagements d’Egalim

Mais le ministère ne l’entend pas de cette oreille. Devant la presse le 22 février 2023, Marc Fesneau a bien insisté sur le risque majeur de la déconversion. « On regarde comment on pourrait accompagner ce moment », a-t-il indiqué.

Si la communication autour du bio semble indispensable, le ministre mise surtout sur l’application d’Egalim. Autrement dit, que la restauration hors domicile respecte ses engagements en termes d’approvisionnement en produits bio. « Un levier puissant », selon le ministre, alors que le taux de produits bio en RHD serait d’environ 6 % aujourd’hui, bien loin des 20 % imposés par la loi.

Pas d’aide aux producteurs

Réunis le 22 février au soir au cabinet du ministère, les professionnels de la bio n’ont finalement pas eu gain de cause quant au déblocage d’une aide d’urgence en soutien aux filières.

« Le soutien gouvernemental tant espéré ne vient pas », déplore la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué de presse daté du 23 février 2023. « Nous avons un sentiment d’abandon de la part des pouvoirs publics qui laissent les structures économiques gérer seules les baisses de volumes, dans un contexte où nos collègues en conventionnel bénéficient régulièrement de plans d’aides », écrit Mathieu Lancry, le président de la Fédération des organisations économiques 100 % bio (Forebio).

De son côté, la Confédération paysanne plaide pour qu’évoluent les politiques publiques, notamment la Pac, vers plus de soutien aux producteurs engagés vers le bio.