« Nous avons saisi jeudi 14 octobre 2021 une douzaine de préfectures (1) d’une demande d’interdiction immédiate et temporaire des produits à base de prosulfocarbe », ont informé le 15 octobre 2021 la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique), Forébio (Fédération des organisations économiques bio), et Générations Futures dans un communiqué de presse commun.

 

La réglementation sur les produits phytopharmaceutiques prévoit en effet qu’en cas de « risque exceptionnel et justifié, l’utilisation des produits peut être restreinte ou interdite par arrêté préfectoral ».

80 000 € de récoltes bio détruites en 2020

Or selon ces organisations, le prosulfocarbe, herbicide très volatil, contamine chaque année des cultures sur lesquelles il n’est pas utilisé, notamment des cultures bio. Les Régions Bretagne et Pays de la Loire sont particulièrement concernées par des contaminations sur des vergers de pommiers ; celles du Centre-Val de Loire, de la Normandie et de la Bourgogne-Franche-Comté ont régulièrement des contaminations sur des récoltes de céréales.

 

À ce titre, ils rappellent que l’an dernier 14 producteurs de sarrasin biologique ont vu leurs récoltes contaminées, avec des résidus allant jusqu’à 100 fois les limites maximales autorisées. 80 000 euros de récoltes avaient ainsi été détruites sans que ni l’État, ni les assureurs ne puissent indemniser les agriculteurs et agricultrices victimes (faute d’identification des responsables à l’origine de la pollution), ce qui les a poussés à mettre en place une collecte participative.

 

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Fin d’autorisation le 31 octobre 2022

« C’est l’un des pesticides les plus présents dans l’air, aussi bien en termes de fréquence que de concentration. Cet herbicide, qui a bénéficié depuis 2018 de plusieurs prolongations d’autorisation sans nouvelle évaluation au niveau européen (la fin de son autorisation est prévue au 31 octobre 2022), est utilisé majoritairement sur les céréales et les pommes de terre. C’est le deuxième herbicide le plus utilisé en France après le glyphosate », informent par ailleurs les organisations.

 

Rappelons que les conditions d’emploi de cette molécule ont été modifiées en 2018 afin d’éviter de nouvelles contaminations mais aussi de préserver ce type de solution de désherbage dans les années à venir.

1. Mayenne, Sarthe, Loire-Atlantique, Yonne, Orne, Côtes-d’Armor, Maine-et-Loire, Vendée, Ille-et-Vilaine, Loiret, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher.