Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a annoncé, le 10 octobre, le lancement de la concertation sur le plan stratégique national relatif à la réforme de la politique agricole commune (Pac) pour la période de 2021 à 2027.
Lors d’une réunion élargie du conseil supérieur d’orientation (CSO), ce dernier a insisté sur sa volonté d’associer largement « les acteurs du monde agricole et forestier, les entreprises agroalimentaires, les représentants de la société civile, et les salariés du secteur » à ce travail, qui déterminera la déclinaison nationale de la Pac pour la prochaine période.
Un travail en deux phases
Le ministère indique que ce travail s’effectuera en copilotage avec les Régions. Dans un premier temps, l’État, les Régions et les parties prenantes s’attacheront à faire un diagnostic de l’état du secteur agricole et de ses besoins. Cette phase du travail s’étendra jusqu’à la fin de l’année 2019.
L’année 2020 sera consacrée à la construction du plan stratégique national, à savoir identifier les priorités, sélectionner les mesures et définir leurs modalités de mise en œuvre, définir les ressources financières nécessaires et disponibles, préciser les résultats attendus.
L’objectif est de pouvoir transmettre le plan national stratégique de la France à la Commission européenne au début de 2021.
Trop de distorsions de concurrence
À l’issue du CSO, si la Coordination rurale se félicite qu’un diagnostic national soit enfin posé sur la situation de l’agriculture française, elle est sceptique quand aux orientations qui sont envisagées.
« Si la France reconnaît dans ce rapport qu’il est impossible de prétendre à une efficacité environnementale de la Pac sans résoudre les distorsions de concurrence exercées par les importations ne respectant pas nos normes, elle ne renonce pour autant pas à l’orientation vers le marché alimentée par le mirage de la compétitivité », s’insurge le syndicat.