Un rapport de l’agence européenne pour la sécurité et santé au travail (SST) publié le 19 juin 2018 met en évidence les lacunes en matière de prévention dans les micro et petites entreprises, tous types d’activités confondus. Sur 15 entreprises agricoles étudiées (3 Françaises, 4 Danoises, 4 Estoniennes, et 4 Roumaines), il apparaît que les consignes de sécurité et les formations sont principalement orales, peu formalisées, et basées sur du bon sens.
Des protagonistes peu impliqués
En moyenne, les protagonistes, employeurs comme salariés, se sentent peu impliqués : les gens connaissent les risques et il y a peu de choses à améliorer sur le lieu de travail, confient-ils aux enquêteurs. Il apparaît que les Français et les Danois font plutôt attention aux mesures de prévention, parce qu’ils sont soumis à des contrôles, alors que les Roumains et les Estoniens sont à la traîne. Le rapport européen commande donc de renforcer et de maintenir les systèmes étatiques de réglementation et de contrôle dans tous les États membres de l’Union européenne, meilleur moyen selon eux de motiver les chefs d’entreprise.
« Le pneu a explosé, on ne l’a pas déclaré »
Les enquêteurs européens ont déniché quelques « perles », comme les propos de ce chef d’exploitation estonien qui emploie une dizaine de salariés : « quand le salarié était à côté du tracteur pour gonfler le pneu, le pneu a explosé et l’a blessé. Après quelques semaines à l’hôpital, il est revenu travailler et il m’est très précieux pour son expertise dans les machines agricoles. On n’a pas signalé son accident à l’inspection du travail parce que le salarié travaillait sur le tracteur près de sa maison et il a dit à l’hôpital que ce n’était pas un accident du travail. »