Le procureur Camille Miansoni a indiqué avoir ouvert cette enquête "pour vérifier les faits dénoncés", confirmant une information du quotidien régional Le Télégramme. Le préfet du Finistère avait annoncé le 9 novembre avoir signé l'arrêté régularisant l'extension de cet élevage porcin, à l'issue d'une nouvelle enquête publique. Dans une plainte contre X consultée par l'AFP, le collectif "Stoppons l'extension d'Avel Vor" pointe notamment "la production de lisier de cette extension" qui "génère une pollution de l'air non visible mais aux conséquences lourdes pour la santé de la population du secteur".

Une plainte portée par un collectif d'opposants

"L'impact sur la qualité de l'eau du territoire est déjà visible et met en péril la santé de la population du secteur", écrivent les opposants. Ces derniers dénoncent notamment des "infractions au code de l'environnement", "un délit de pollution des eaux" ainsi qu'une "mise en danger délibérée de la personne d'autrui". Près de 800 personnes ont signé cette plainte, selon Laurent Le Berre, président de l'Association pour la protection de la côte des légendes (APPCL). "C'est une sorte d'action de groupe", a-t-il précisé à l'AFP.

Les opposants dénoncent les multiples nuisances qu'ils lient à cet élevage, et viennent s'ajouter, selon eux, à celles des élevages voisins, dégradant l'environnement de cette petite commune littorale. Une première enquête publique menée en 2015 avait émis un avis défavorable à l'extension. Le préfet de l'époque l'avait néanmoins autorisée en avril 2016. Saisie par les opposants, la justice administrative a annulé l'arrêté d'extension en première instance et en appel, en 2019 et 2021.

La porcherie était alors déjà agrandie, produisant 27 000 porcs charcutiers par an dans une commune d'à peine 1 500 habitants, en vertu d'une autorisation préfectorale provisoire. Une nouvelle enquête publique menée au printemps 2022 avait donné un avis favorable au nouveau dossier déposé par cet élevage baptisé Avel Vor ("vent de la mer" en breton). Dans le pays du Léon, la production de cochons dépasse par endroits 3 000 porcs au km². La Bretagne se place en sixième position européenne pour la taille de son cheptel porcin.