C’est « avec un maximum d’optimisme et de positivisme » que Jeunes agriculteurs entend affronter l’année 2018. « Nous ferons toujours en sorte, dans un premier temps, de trouver des solutions auprès du gouvernement comme des différents acteurs. Mais l’on sait aussi que des sujets pourraient rapidement altérer notre état d’esprit » a indiqué le 16 janvier, Jérémy Decerle le président de Jeunes agriculteurs, à l’occasion de ses vœux à la presse. Et parmi ses sujets : la suppression du contrôle des structures. Portée par le projet de loi de simplification et de droit à l’erreur, la mesure devrait être examinée par le parlement à partir de la semaine prochaine.

Pour une meilleure prise en compte de la CDOA

« Nous ne voulons pas expérimenter la suppression du contrôle des structures, a réaffirmé Jérémy Decerle. C’est le seul dispositif qui nous permet aujourd’hui de maîtriser la destinée des terres agricoles ». Jeunes agriculteurs n’est toutefois pas contre « d’autres expérimentations, comme une meilleure prise en compte des décisions arrêtée en CDOA (N.D.L.R., commission départementale d’orientation agricole) ». En attendant, le syndicat prévoit de « faire en sorte que le texte de loi ne passe pas ».

« Nous faire entendre sur le loup, la Pac… »

Autre sujet qui fâche : le loup, « pour lequel nous ne parvenons toujours pas à nous faire entendre ». C’est aussi le cas pour les accords internationaux de libre-échange « à l’origine de distorsions de concurrence, comme le Ceta ou le Mercosur. On nous promet qu’il n’y aura pas de distorsions. Nous voulons des certitudes ! ».

 

Concernant la Politique agricole commune, Jeunes agriculteurs défendra en 2018 son cheval de bataille : la prise en compte des hommes et plus des hectares pour le ciblage des aides européennes. Le syndicat proposera aussi sa définition de l’actif agricole qu’il a déjà rédigé. Il défendra également une meilleure prise en compte de la gestion des risques, et « une Pac plus pragmatique en matière environnementale ». JA reviendra bien évidemment sur la politique de l’installation : en 2018, il défendra notamment un meilleur accompagnement européen.

 

Sur les Etats-génraux de l’alimentation, « nous serons à la baguette pour qu’ils aillent jusqu’au bout, avec les retours attendus pour les exploitants ». Dans l’attente du texte de loi qui sera présenté le 31 janvier en conseil des ministres, le syndicat a dénoncé à nouveau à cette occasion la dureté des négociations commerciales.

 

Les Jeunes agriculteurs restent enfin mobilisés sur le dossier polémique des zones défavorisées, avec un point de vigilance particulièrement pour les Deux-Sèvres, « les grands perdants de cette réforme à ce jour. Mais il y a aussi le Tarn et d’autres régions qui prévoient de manifester ces prochains jours », a précisé Yohann Barbe, responsable du dossier. Un point est prévu avec le ministre de l’Agriculture le 26 janvier.

10000 installations en 2017 (- de 40 ans)

Le temps des vœux fut aussi l’occasion d’un bilan : même si les chiffres ne sont pas définitifs, le nombre d’installations aurait globalement augmenté en 2017, avec environ 10 000 installations chez les moins de 40 ans, dont 4 010 aidées, a annoncé Loïc Quellec, de JA. La suppression des prêts bonifiés palliée par l’augmentation de la Dotation jeunes agriculteurs aurait notamment contribué à ce dynamisme. Le syndicat entend poursuivre les démarches pour encore améliorer le dispositif.

 

Enfin son rapport d’orientation présenté en Congrès, en juin, sera consacré cette année à l’autonomie des exploitations agricoles. Il sera aussi l’occasion du renouvellement de l’équipe dirigeante. Le président et son secrétaire général, Samuel Vandaele, indiqueront s’ils entendent briguer un autre mandat, lors du Salon international de l’agriculture.