Dans son dernier bulletin du 22 septembre 2025, l’observatoire des cultures Mars de la Commission européenne confirme des « pertes de rendement irréversibles » dans le sud-est de l’Europe, en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie et dans certaines régions de Turquie notamment. Les cultures de printemps sont les plus touchées, du fait de la sécheresse et des vagues de chaleur répétées. Les prévisions de production sont « bien inférieures à la moyenne quinquennale », souligne la Commission.
Ailleurs, les vagues de chaleur et de sécheresse ont globalement « alterné avec des périodes modérées et pluvieuses, offrant des conditions généralement favorables aux cultures, estime la Commission européenne. Alors que l’Europe occidentale et centrale a connu des rendements mitigés mais stables, des récoltes supérieures à la moyenne sont attendues en Europe du Nord. »
68,8 q/ha en maïs
Le rendement européen moyen atteindrait ainsi 68,8 q/ha pour le maïs grain, soit 1 % en dessous des estimations d’août. Il serait inférieur à la moyenne des cinq dernières années (71,0 q/ha), mais légèrement supérieur à celui de 2024 (67,9 q/ha). Constat similaire pour le tournesol, avec un recul de 1 % entre les prévisions d’août et de septembre pour arriver à 18,1 q/ha, contre 20,2 q/ha en moyenne quinquennale et 17,2 q/ha en 2024.
Pour la betterave à sucre, la Commission maintient sa prévision de rendement moyen à 74,8 t/ha (stable), contre 73,6 t/ha en moyenne cinq ans et 75,8 t/ha en 2024. Enfin pour la pomme de terre, le rendement est projeté à 36,5 t/ha (–1 % par rapport à la prévision d’août) contre 36,4 en moyenne quinquennale et 36,7 t/ha en 2024.
Maturation précoce en France
En France, l’observatoire de la Commission parle d’un « fort contraste » entre les régions. Dans l’Ouest par exemple, « les cultures estivales ont été affectées négativement par le déficit pluviométrique de juillet et du début d'août » au contraire du Nord-Est. Ainsi, la phase de remplissage des grains du maïs et du tournesol a-t-elle été raccourcie, « ce qui a entraîné une maturation précoce et permis le lancement de la campagne de récolte dans la plupart des parcelles touchées », ajoute l’organisation.
Le rendement du maïs est estimé à la même date à 88,4 q/ha, en baisse de 1 % par rapport aux projections d’août, mais proche des 89,3 q/ha de la moyenne sur cinq ans et inférieur aux 93,0 q/ha de 2024. L’estimation pour le tournesol chute de 5 % à 21,0 q/ha entre août et septembre, avec une moyenne quinquennale de contre 22,6 q/ha et 19,5 q/ha en 2024.
Quant aux betteraves (–1 % par rapport aux estimations d’août) et pommes de terre (–2 %), elles ont « souffert des faibles précipitations en août, ce qui nous a amené à réviser les perspectives à la baisse », note la Commission. Dans le détail, le rendement betteravier est annoncé à 78,5 t/ha contre 77,0 en moyenne quinquennale et 79,1 t/ha en 2024. Et celui de la pomme de terre à 40,0 t/ha contre 41,1 t/ha en moyenne cinq ans et 41,9 t/ha en 2024.